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Éco-conception web : Coder green pour la planète

L’éco-conception web, c’est un ensemble de bonnes pratiques orientées Green IT pour les développeurs voulant créer des sites écologiques.

L’éco-conception web est un sujet dont on parle très peu en informatique.

Devenir un meilleur développeur, c’est aussi être sensibilisé aux problématiques actuelles.

Pourtant, l’empreinte environnementale d’internet augmente considérablement année après année.

En tant que développeur, chef de projet ou product owner, on est capable de changer les choses.

Personnellement créer un site écologique (ou en tout cas moins impactant pour l’environnement) m’a toujours fait envie.

C’est mieux pour l’utilisateur, c’est mieux pour la planète, c’est sûrement mieux pour toi aussi.

Alors si coder un site internet éco-responsable te fait envie, voici le résultat de semaines de recherches sur le Green IT.

Edit : Suite à une visio avec Pierre Beyssac et Quentin Adam en 2021, je pense que cet article aurait besoin d’être mis à jour.

  1. L'éco-conception web
    1. La conception de site internet écologique est compliquée
  2. Comment construire un site internet écologique
    1. 3 principes clés pour un site web green
    2. Les bonnes pratiques d'éco-conception web
  3. Un site internet green n'est pas un site rapide
    1. Quelques exemples de sites internet
  4. Que penser des agences web qui proposent de planter des arbres ?
  5. L'éco-conception web pour les développeurs
    1. ✅ Les avantages de l'éco-conception web
    2. ❌ Les inconvénients d'un site web écologique
    3. Niveau techno, tu profites toujours des dernières innovations
    4. Penser Mobile-First
    5. PWA - Progressives Web Apps
    6. Le développement d'application mobile
  6. Les outils pour vérifier l'empreinte écologique de son site
    1. Google Pagespeed Insight et Lightouse
    2. Ton site internet n'est pas que la page d'index
    3. Quelle est la proportion de code inutilisé sur mon site ?
    4. Un livre de référence pour l'éco-conception ?
  7. Le code frontend consomme tellement plus...
    1. Le Javascript inutile... ou presque
    2. Critical Path : Ne charger que le strict nécessaire
    3. Les images et les vidéos consomment le plus
    4. Faut-il supprimer le support d'Internet Explorer ?
  8. Le code côté serveur
    1. JAMStack & SSG
    2. Le Server Side Rendering (SSR)
    3. Quel langage backend est le plus écologique ?
    4. WordPress est-il mauvais pour l'écologie ?
  9. Design et écologie : Les sites écologiques sont moches ?
    1. Les bonnes pratiques graphiques d'éco-conception web
    2. Le web peut être joli sans être énergivore
    3. Se concentrer sur l'UX plus que sur l'UI
    4. Black is the new green ?
  10. Les hébergeurs verts
    1. Existe-t-il des hébergeurs neutres en carbone ?
    2. Où héberger son site web ?
    3. Serveur virtuel VS Serveur dédié
    4. Doit-on utiliser des CDNs ?
  11. La meilleure configuration serveur
    1. Utilise http2
    2. Préchargement des ressources
    3. Utilise le cache autant que possible
    4. La compression Gzip
  12. Écologie et SEO 🌱
  13. Conclusion
    1. Note à toi
    2. Ressources

L’éco-conception web

Un site internet par définition ne peut pas être écologique, tout comme le web d’ailleurs.

« Alors tout ce que l’on peut faire ».

C’est diminuer les impacts environnementaux, notamment via notre façon de concevoir nos applis.

C’est un peu comme la philosophie 0 déchet.

Tu pollues beaucoup (beaucoup ?) moins, mais tu pollues quand même…

Il est temps de commencer à réfléchir avec une optique low-tech numérique.

Car le web consomme plus que jamais.

Consommation électrique d'internet en 2025
https://www.researchgate.net/publication/320225452_Total_Consumer_Power_Consumption_Forecast

La 5G c’est génial, mais la 2G devrait suffire pour afficher un site web tout simple.

On est toujours plus gourmand en ressources, il faut que ça s’arrête.

La conception de site internet écologique est compliquée

Pourtant, il a y énormément de ressources sur internet.

Mais entre les articles bidons pour le SEO et le greenwashing…

C’est loin d’être évident.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que créer un site web éco-responsable a un impact certain sur l’écologie.

Eco conception web en 2025
https://www.greenit.fr/etude-empreinte-environnementale-du-numerique-mondial/#recommandations

Même si, comme remontée dans les études, c’est la construction des terminaux qui pollue le plus.

Diminuer les besoins en ressources lorsque nous développons aura un effet positif sur l’impact environnemental des sites web.

Mieux encore, on rendra également le web accessible, une des missions du développeur.

Le but est de faire un pas vers l’écologie, même petit.

L’écologie c’est faire plus, mais avec moins.

Quentin Adam

On a tous une responsabilité envers le numérique, et les développeurs ont aussi leur rôle à jouer.

Comment construire un site internet écologique

Le but de cet article orienté GreenIT n’est pas de te montrer du doigt les datacenters de Google.

Ni de te dire que les objets connectés vont rajouter de la pollution numérique.

Que de toute façon c’est foutu.

Le but de cet article c’est de sensibiliser les développeurs à la conception web écologique.

Car par définition on ne peut pas construire un site internet écologique.

Un site internet ne peut pas être écologique. On peut en revanche écoconcevoir un service numérique pour réduire les impacts environnementaux associés.

Frédéric Bordage

3 principes clés pour un site web green

Avant de rentrer dans le vif du sujet, note que l’éco-conception d’un service numérique doit couvrir l’ensemble des acteurs du projet.

L’éco-conception d’un site internet doit être une décision commune entre les développeurs, les chefs de projet / PO, les UX/UI designers, le client…

Les objectifs sont annoncés d’entrée :

  • Réduire le nombre de requêtes
  • Diminuer le volume échangé
  • Limiter les traitements d’information (vive le cache)

Ces 3 points suffisent à engager la conversation vers la conception d’un site web éco responsable.

Encore une fois le but n’est pas d’avoir un site qui ne pollue pas, mais d’avoir un site qui pollue (beaucoup) moins.

Si tu n’es pas encore convaincu de l’utilité des éco-TIC, regarde ce graphique.

LE poids du web multiplié par 115 en 20 ans
https://www.eco-conception.fr/data/sources/users/1571/docs/presentation_green_it_frederic_bordage.pdf

Le poids du web a été multiplié par 115 en 20 ans…

Oui, il y a davantage de fonctionnalités, mais x115, est-ce justifié ?

Un autre site intéressant à regarder est HTTPArchive.org.

Comme son nom l’indique, il archive les pages du web d’année en année.

Poids des pages web en 10 ans
https://httparchive.org/reports/page-weight?start=earliest&end=latest

On voit là aussi que la moyenne du poids des pages ne fait qu’augmenter.

L’impact environnemental du web continue de s’accentuer.

Et les estimations sont pessimistes avec le web 3.0…

Les bonnes pratiques d’éco-conception web

Que peut-on faire pour limiter l’impact écologique de la création de site et d’applications web ?

La bonne pratique principale à suivre est ce que l’on appelle le Green UX.

L'idée est d'avoir une interface plus simple, plus sobre, plus épurée, sans nuire à l'expérience utilisateur.

Ceci inclut notamment :

  • Supprimer la complexité autant que possible
  • Choisir des technos légères et ciblées pour un besoin précis
  • N’utiliser que le strict nécessaire (on n’inclut plus du tout Bootstrap en CDN comme en 2011…)
  • Penser aux débits des connexions internet plus faible

Et ça inclut aussi de penser à ceux qui ont un téléphone à 50 €.

Tu concéderas que la vitesse d’exécution de JavaScript n’est pas la même avec un téléphone à 50 € à un autre à 300 €.

Un très bon test pour savoir si ton site internet est écologique

Et c’est tout bête.

Navigue sur ton site internet en 2G.

Tu rentres ainsi directement dans la sobriété numérique.

Test site internet écologique
DOM Content Load : 1.82 s

Ce test permet de sensibiliser directement les clients à l’accessibilité générale de leur site internet.

Si ton site internet n’est pas chargeable sur de « vieux smartphones » ou depuis des endroits (un peu) reculés…

C’est sans doute qu’il mérite d’être optimisé.

Le but de l’éco-conception numérique n’est pas de retourner en 2004.

Mais d’arrêter de charger plein de trucs en pensant que nous sommes tous en 4G+.

Un site internet green n’est pas un site rapide

Un site web peut être super rapide mais pas green du tout !

À l’inverse un site green sera sûrement plus rapide.

Ce qui fait la performance n’est pas forcément le volume de données transféré ou le nombre de ressources.

La performance vient avant tout de la puissance du serveur, puis du système qui l’exploite, et enfin de la qualité de la connexion.

Si le serveur rend une page HTML avec un TTFB (time to first byte) très faible et que la majorité du contenu est chargée en asynchrone, cela peut être super rapide.

En revanche si mon serveur tarde à me renvoyer cette première page HTML mais qu’elle est super light, on pourra considérer le site comme « lent ».

C’est le paradoxe performance vs éco-conception web.

Temps de réponse serveur
Mon TTFB n’est pas terrible, mon site est « lent ». Mais ça ne veut pas dire qu’il n’est pas écologique !

Enfin, c’est à relativiser…

Plus on fait attendre l’utilisateur, plus on consomme d’énergie.

Le TTFB ou temps de réponse serveur dépend énormément de ton hébergement.

Comme on vient de le voir, tu peux avoir un « site internet écologique » et super rapide avec un serveur lent.

Cependant un serveur lent nuira à l’écologie de ton site !

Il vaut peut-être mieux avoir un serveur légèrement plus puissant pour que le terminal utilisateur attende moins et consomme moins de batterie...

Cela se discute totalement, mais c’est compliqué à mesurer.

Performance hébergement OVH
Temps de réponse serveur sur mon mutualisé chez OVH

Avec un hébergement à 39 € par an, on ne peut pas faire de miracle non plus.

Alors même si la vitesse n’est pas nécessairement au rendez-vous, ce serait pire avec un site internet « classique », ou en tout cas pas éco-conçu.

On n’a pas commencé que l’on voit déjà les avantages d’avoir un site web écoconçu !

Quelques exemples de sites internet

La performance n’est pas forcément liée à un site internet créé écologiquement.

Lent et pas écologique

Site internet Usain Bolt
http://usainbolt.com/
  • Des tonnes d’images et de JavaScript chargés
  • Pas de http2
  • Le lazyload n’existe pas

Rapide et écologique

Site internet SustyWP
https://sustywp.com/
  • Incroyablement rapide, une seule image en SVG
  • ~6 KB seulement pour se connecter à ce site
  • C’est ça, la sobriété numérique

Site internet rapide mais pas écologique

Site internet Amazon
https://www.amazon.fr/
  • Le site charge énormément de contenus tiers
  • Il est en revanche super rapide

L’éco-conception d’un site internet impacte son temps de chargement dans le bon sens.

Mais ce n’est pas pour autant qu’un site rapide est un site green.

Que penser des agences web qui proposent de planter des arbres ?

Ce n’est pas de l’éco-conception de site internet.

Au mieux, c’est un beau geste (un geste qui est top tout de même).

Une agence web green, elle pense avant tout Green UX, accessibilité du site aux faibles connexions, diminution des ressources utilisées, performances...

C’est cela qui importe.

De manière générale, 2 solutions sont disponibles pour compenser l’impact écologique.

  • L’utilisation de l’énergie « verte » : l’énergie « renouvelable », les parcs éoliens, le solaire…
  • La compensation carbone : Tu achètes des « crédits-carbones » auprès d’entreprises dont le but est de faire diminuer le CO2…

Ces solutions concernent surtout l’hébergement.

La compensation carbone pour internet
https://www.info-compensation-carbone.com/comprendre/

Le but de l’éco-conception de sites internet, c’est de réduire le poids d’internet et sa consommation en ressource.

Planter des arbres c’est top, mais le premier objectif est bien de « mettre son site internet au régime ».

Pas de compenser ses excès !

Attention au marketing…

1 projet = 1 arbre planté, c’est super !

Mais est-ce qu'un seul arbre planté absorbe la pollution numérique engendrée par la création d'un site internet, même s'il est écologique ?

J’en doute un peu.

L’éco-conception web pour les développeurs

Avoir un site internet éco-conçu est un avantage pour le client, dans tous les cas.

Mais aussi et surtout, c’est un avantage pour tous les utilisateurs !

Même si le client souhaite un design riche, rempli avec des animations…

Le développeur sensibilisé à l’éco-conception web pourra réduire le poids du site internet, tout en respectant le cahier des charges.

Concevoir un site écologique c’est avant tout mettre l’accent sur certaines bonnes pratiques.

En tant que freelance, je pense que tu aurais tout intérêt à te former à l’éco-conception web car c’est un vrai plus pour ton client.

✅ Les avantages de l’éco-conception web

Mettre en avant l’éco-conception d’un site internet à ton client c’est :

  • Une économie d’argent, car on met moins de tout
  • Se concentrer sur le besoin initial et sur le besoin utilisateur : on va à l’essentiel
  • C’est plus efficace pour convertir ? À débattre, mais comme l’idée est d’avoir moins de superflues sur le site, on distrait moins l’utilisateur
  • Avoir un site internet plus rapide = moins de taux de rebond, un utilisateur satisfait
  • Un meilleur référencement, le SEO est important
  • Une meilleure portée, davantage de personnes pourront accéder au site

Pour avoir accès à ses avantages, je te donne « quelques » conseils plus bas 👇

❌ Les inconvénients d’un site web écologique

Si la création d’un site internet a un inconvénient, c’est celui-ci :

L'UI (interface utilisateur) est impactée, les choix en termes de design sont plus restreints ; dans une moindre mesure.

Est-ce qu’Amazon peut diminuer son impact environnemental depuis son site internet ?

Sûrement.

Sans toucher à l’UI de la plateforme ?

C’est moins sûr.

Comme l’hébergement leur coûte beaucoup d’argent, même chez eux, j’imagine que leurs images sont compressées, leurs requêtes lazyloadées…

Mais dans ton cas :

Si ton client souhaite par exemple avoir beaucoup d'images sur son site (et c'est mon cas par exemple), tu vas devoir trouver le moyen de ne pas en impacter l'utilisateur (compression, changement de format, lazyload...).

Le but n’est pas de dire « non » à son client.

C’est de trouver des solutions pour être green sans pour autant nuire à la communication.

Niveau techno, tu profites toujours des dernières innovations

La hype du moment, c’est JavaScript (et ça fait un moment).

Le problème du JS côté client, c’est qu’il consomme davantage de CPU que le HTML et la plupart du CSS.

Est-ce qu’il faudrait éviter d’utiliser JavaScript sous prétexte que cela consomme des ressources ?

Je ne pense pas.

Tout dépend du site internet que l’on crée, la question à se poser est surtout…

Est-ce que j'ai besoin de JavaScript sur mon site ?

J’aurais pu construire mon blog avec NextJS et une génération statique.

Mais le contenu que je produis ne bénéficierait pas je pense de la couche JS, il y a peu d’interraction avec l’utilisateur, si ce n’est de naviguer de page en page.

Si on regarde le code du blog, il n’y a quasiment pas de JS, car je n’en ai pas besoin.

Quand on parle d’éco-conception web, réfléchir à ce dont on a besoin en amont est un excellent début.

Comparaison des technos utilisées par plusieurs sites

Y a-t-il une corrélation entre la techno utilisée et de mauvaises performances écologiques ?

J’ai été voir les quelques sites que j’ai consultés récemment, puis les ai passés sur WebPageTest.org depuis Paris.

SiteTechnoNombre
requêtes
Transferts (compressés)Chargement (en secondes)
Alex so yesPHP / JS13145 Ko1,328 s
LesTilleulsNextJS841,651 Mo1,67 s
Lee RobinsonNextJS / Tailwind35196 Ko1,44 s
L’équipeNuxtJS471,03 Mo1,52 s
KeyCDNGoHugo6115 Ko0,410 s
GrafikartRubyOnRails691,620 Mo1,41 s
Comparaison rapide des sites que j’utilise et des technos.

On se rend vite compte que la vitesse de chargement ne veut (presque) pas dire grand-chose ici, tout comme le langage utilisé.

Peu importe le nombre de requêtes et le volume transféré, la vitesse d’affichage est très similaire.

Encore une fois, le serveur y joue pour beaucoup.

Plus que la techno, j'ai l'impression que c'est surtout la manière de coder et les ressources utilisées qui déterminent l'empreinte écologique d'un site internet (côté front).

Nota Bene : Je n’ai pas pris en compte l’exécution du CPU dans mon tableau, ce qui serait un bel indicateur de plus ; je le ferai dans les semaines à venir.

Si tu souhaites en savoir plus, voici un article intéressant qui explique pourquoi l’equipe.fr est passé sur NuxtJS.

On découvre aussi dans cet article que l’écoconception est une démarche itérative qui ne s’arrête jamais.

Tu pourras toujours chercher à l’améliorer.

Penser Mobile-First

Tout le monde connaît désormais cette approche.

Coder pour le mobile, puis décliner en format tablette, puis desktop (ordinateur).

Cependant, la plupart des développeurs le font mal, moi le premier.

En fait, la règle est simple.

Si tu as plus d'éléments HTML visibles sur ta version ordinateur que sur ta version mobile, ton mobile-first devient biaisé.

Comment peux-tu penser privilégier le mobile alors que tu ne mets pas toutes les informations ?

C’est cette approche qui je pense, peut permettre d’alléger un peu plus le format desktop.

Car oui, si toutes les informations au format mobile sont présentes :

La déclinaison au format ordinateur devrait être super light, or on en rajoute souvent davantage…

Mobile First Google Search
Mon audience est essentiellement sur ordinateur

Même si la plupart de mes utilisateurs sont sur ordinateur, j’oriente mon site en mobile first pour le SEO (Google me l’a demandé).

Avoir une approche mobile first consiste surtout à n’afficher que les informations nécessaires pour aller à l’essentiel.

Du moins dans le cadre d’un site internet éco-conçu…

Encore une fois le marketing et l’écologie se livre une bataille, parce que l’exit-popin, ça fonctionne plutôt bien… 🙂

PWA – Progressives Web Apps

Ça fait des années qu’on en parle.

Je me souviens qu’à l’époque, Google avait fait une étude de cas pour montrer qu’Alibaba avait sur-performé depuis la création de leur PWA.

étude de cas Google pour la PWA d'Alibaba
https://developers.google.com/web/showcase/2016/alibaba

Le problème pour moi c’est qu’Apple est assez fermé là-dessus, ce qui je pense empêche l’adoption des PWAs par les devs.

La promesse code once deploy everywhere n'est toujours pas d'actualité avec cette techno.

Pourtant, les PWAs ont 4 énormes avantages.

  • La même base de code sur l’application et le site ;
  • Le poids des PWAs est super faible ;
  • « Facile et rapide » à mettre en œuvre ;
  • Possibilités de les mettre sur Google Play et l’Apple Store.
PWA sur l'Apple Store
https://apps.apple.com/us/app/scandipwa/id1463592288

Alors, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de les utiliser ?

Quitte à déjà avoir fait un site hyper mobile-friendly, autant aller jusqu’au bout.

La consommation des PWAs

David Rousset a fait plusieurs benchmarks sur l’utilisation de plusieurs outils.

  • Web Workers (on exécute du JS dans un thread séparé pour éviter de bloquer le thread principal)
  • Services Workers (un middleware qui met en cache les requêtes HTTPs, permet de profiter d’une navigation hors-ligne)
  • WebAssembly (exécuter du code bas niveau dans un navigateur (car JS est actuellement le seul langage supporté par tous les navigateurs))

Ces outils-là on peut dire qu’ils sont éco-friendly.

Comme les services workers permettent de mettre en cache les requêtes HTTP... Si tu fais une webapp, tu as tout intérêt à les utiliser.

Admettons que tu aies besoin de récupérer une liste de groupes utilisateurs pour une dropdown.

Requête HTTP JS mise en cache
Requête HTTP avec React

Cette liste est globale, elle ne change jamais !

Tu as plusieurs choix.

  • 🔴 Faire tes appels HTTPs à chaque fois qu’on en a besoin…
  • ✅ Faire un appel HTTP, puis mettre en cache le résultat dans :
    • Le navigateur (Local Storage, Session Storage…)
    • L’état global de l’application
    • Un service worker

Pour le coup, le service worker rempli pleinement ses objectifs en termes de solution écologique et de performance !

Qui plus est, c’est relativement facile à utiliser.

Voici les résultats du benchmark
Benchmark Service Worker
Benchmark : Avec et sans service worker
Benchmark web workers
Benchmark Web Workers : 1 thread vs 8 threads
Benchmark web assembly et javascript
Benchmark : Web Assembly VS JavaScript

En matière d’informatique verte et durable, le choix d’une PWA est tout à fait adapté.

Pour une application mobile ou une application web.

Bien entendu, il faut que tes besoins fonctionnels le permettent.

Pour développer un jeu ou une application qui demande des ressources, il vaut mieux s’engager sur une appli native.

PWA vs applications hybrides

Les PWA utilisent du code HTML, CSS, JS tout comme un site internet « classique ».

Les applications hybrides embarquent ou utilisent la webview du smartphone.

La différence est subtile mais bien présente : les PWA ne pèsent rien et utilisent l’API du navigateur.

Les applications hybrides utilisent des bridges pour pouvoir appeler les APIs de l’OS sur lesquelles elles sont installées.

Quand elles embarquent leur webview, le poids des apps hybrides monte en flèche.

En pensant à cela, on pourrait se dire que les PWAs ont ici aussi une empreinte écologique plus faible que les applications hybrides.

Pour un rendu visuel parfois très similaire.

Le développement d’application mobile

C’est aussi un sujet.

On a parlé de PWA, mais pas d’application native.

Tu le sais tout comme moi, la consommation énergétique des applications mobiles est de pire en pire.

Si ton tel n’a pas 4 GO de RAM, il rame…

C’est une honte.

Si nos téléphones n’avaient qu’un seul et unique gigaoctet de RAM, l’environnement s’en porterait bien mieux, en construction comme en consommation.

Certes, la RAM consomme peu, mais la manière dont nous abusons des ressources est flagrante.

En plus de leur consommation en énergie, en réseau, en CPU, le poids des applications mobiles est en constante progression...

Green Peace a fait une étude en 2017 pour mesurer quelles applications consommaient quel type d’énergie (charbon, nucléaire, gaz naturel, renouvelable…).

Étude green peace consommation application grand public

GreenSpector a également révélé que l’application Messenger Lite était à peine moins consommatrice que la version full.

Pour une application censée être accessible… Ça craint.

Alors oui, le mieux serait bien évidemment de se passer d’applications sur son téléphone.

Mais c’est aujourd’hui impossible, ces apps, on en a « besoin ».

Je n’ai pas spécialement de conseils à donner car je ne suis pas développeur mobile et que les données me manquent sur ce terrain-là.

Cependant, les bonnes pratiques restent toujours les mêmes.

Les outils pour vérifier l’empreinte écologique de son site

Hormis le petit test que l’on a fait tout à l’heure en bridant le network du téléphone en 2G, des outils existent pour mesurer l’impact environnemental des sites internet.

J’ai donc passé mon site sur ces outils en ligne.

Ces outils fournissent une estimation de la consommation énergique des sites internet.

En tant qu’estimation, ces mesures ne sont pas 100 % exactes et restent des indications.

Indications très intéressantes pour l’éco-conception web.

Thème WordPress écologique
Mon thème WordPress est basé sur SustyWP.

Comme on l’a vu dans les comparatifs, ce thème WordPress absolument génial promet de délivrer un site web en seulement 6 ou 7 KB !

À noter que Google mets de plus en plus l’accent sur les web performances…

Bien sûr, il y a de la contribution et quelques scripts JS… (peut-on seulement se passer de JS en 2021 ?).

Mais comme on se le disait au début de cet article, il y a 3 axes pour mesure l’éco-conception d’un site web.

  • Réduire le nombre de requêtes
  • Diminuer le volume échanger
  • Limiter les traitements d’information

Pour t’aider dans cette tâche, tu pourrais avoir envie d’utiliser Google Pagespeed Insight ou Lightouse.

Même si ce ne sont pas les seuls outils pour vérifier les performances.

Personnellement j’utilise régulièrement ceux-ci.

Google Pagespeed Insight et Lightouse

Ils ne te diront pas si ton site web est écologique ou non.

J’aimerais encore une fois dissocier l’écologie web et la performance web.

Les deux sont bien sûr liées ensemble, mais pas indissociables.

Voici un exemple avec le très bon score de Divlo.fr.

Score 100% Google Pagespeed avec Lightouse
https://twitter.com/Divlo_FR/status/1335338658170359810

La performance (qui joue tout de même dans l’éco-conception) n’est qu’une partie des 5 thèmes traités par l’application.

Analyse Lightouse site internet optimisé
37 requêtes pour 300KB transférés

37 requêtes pour une page d’accueil avec quelques images, on peut dire que c’est déjà pas mal (peut-être trop ?).

On pourra optimiser un peu plus en termes d’éco-conception web (on peut toujours optimiser).

Quand on regarde de plus près, le site est déjà bien optimisé, le lazyload des images fonctionne au top.

Globalement, que penser des suggestions de Google ?

L’objectif pour Google c’est de fluidifier la navigation de l’utilisateur, et donc d’améliorer les performances.

L’objectif n’est pas l’écologie.

Fort heureusement pour nous, en améliorant les performances tu amélioreras certainement l'éco-conception de ton site web.
Web Vitals performance et écologie
Web Vitals concernant ce site

Les conseils de Google en ce sens nous permettent de diminuer un peu plus l’empreinte carbone de nos sites web.

  • Modules CSS et JS splittés par page (chaque pas ne doit avoir que ce dont elle a besoin) ;
  • Réduire le temps de travail de JavaScript sur le thread principal, ou limiter JS tout simplement.

Ce sont généralement les deux conseils qui reviennent le plus souvent !

L’avantage est aussi d’améliorer ton Budget Crawl.

Plus ton site sera rapide, plus Google pourra parcourir de pages et pourra te référencer.

Ton site internet n’est pas que la page d’index

Chaque page ne se ressemble pas.

Tu disposes sans doute de plusieurs types de pages sur ton site :

  • Accueil
  • Page
  • Articles
  • Taxonomies
  • Produits
  • Recherche
  • Etc

Chaque affichage à l’intérieur de ces types de page peut être différent.

On a tendance à passer les outils de performance uniquement sur la page d'index.
Temps de chargement des pages sur Google Analytics
Chaque page d’un site web a un temps de chargement différent.
Dans Analytics sélectionne Comportements > Vitesse du site > Suggestions relatives à la vitesse

N’oublie pas que l’objectif de l’éco-conception, c’est d’avoir un site internet le plus léger possible dans son ensemble.

Avoir une page d’accueil super light et une page boutique super lourde, ça ne marche pas.

Quelle est la proportion de code inutilisé sur mon site ?

Chrome possède un outil appelé Code Coverage.

Comme son nom l’indique, il permet de vérifier la couverture des différents scripts et styles dans ta page.

Autrement dit!…

Quel pourcentage de mon CSS et de mon JS est utilisés sur cette page ?

Exemple du code coverage de Chrome
https://developers.google.com/web/tools/chrome-devtools/coverage

La plupart du temps quand j’utilise cet outil, je pleure.

Il est parfois difficile de diviser ses fichiers par type de page, mais c’est hautement nécessaire.

Cet outil est donc indispensable en termes de performance et d’éco-conception numérique.

Dans le même genre il existe aussi unused-css.com.

Mais comme le coverage de Chrome inclut aussi le JavaScript, il n’y a pas trop d’intérêt.

Un livre de référence pour l’éco-conception ?

Le collectif GreenIt a recensé 115 bonnes pratiques concernant l’éco-conception de sites internet.

Écoconception web / Les 115 bonnes pratiques
Écoconception web / Les 115 bonnes pratiques

La préface ainsi que le sommaire sont présentés ici.

Personnellement je compte le commander, le sommaire m’intéresse au plus au point.

C’est, il semblerait le livre de référence concernant l’éco-conception web.

Quand j’aurais fini les 6 livres déjà présents sur ma table de nuit, j’irais sans doute le commander… 🙂

NB : On me dit dans l’oreillette qu’une version 4 est en préparation pour 2021…

Le code frontend consomme tellement plus…

Si tu as parcouru comme moi quelques articles sur l’écologie des sites web, on t’y parle surtout de deux choses.

  • Les ressources côtés front
  • Les datacenters qui consomment plus que tout

On parle très peu des échanges côtés backend, ni des échanges entre serveurs.

Pour cause, le plus gros de la consommation, c’est la fabrication… Pas la consultation.

Cependant réduire sa page de 0.5 Mo a des conséquences énormes au niveau de l’éco-conception web.

  • Moins d’appels réseaux
  • Une charge serveur allégée
  • L’exécution sur le navigateur client est plus rapide

Même si cela semble léger, multiplié par le nombre de consultations…

Ça fait beaucoup.

Consommation d'énergie des navigateurs web
https://www.quora.com/Why-is-programming-so-resource-intensive

Aujourd’hui, ça n’étonne plus grand monde de voir nos navigateurs dépasser 1 Go de mémoire vive…

J'ai entendu dans une conf green it que 60% du temps consommés sur Windows se faisait avec une application web (autrement dit le navigateur).

L’impact environnemental du développement frontend semble donc très important en termes d’écologie numérique.

Et les développeurs web peuvent carrément changer les choses !

Certains outils existent aussi pour diminuer cette consommation toujours plus grosse des navigateurs.

Mais, que se passerait-il si on décidait de coder avec une optique eco-friendly ?

Le Javascript inutile… ou presque

Même si j’adore travailler avec React et Vue, ils rajoutent une couche travail en plus pour le navigateur.

Et cette couche de travail, elle n’est pas forcément nécessaire.

Fort heureusement avec le split des modules, on peut rendre des pages de plus en plus rapidement.

L'objectif de ces outils JS est de charger le core du site, son noyau, puis de n'appeler ensuite que ce qui change dans la page.

Mieux encore, tu peux charger uniquement le contenu précis d’un device (desktop, tablet, mobile) !

Concevoir un site éco-responsable en n'incluant uniquement le contenu nécessaire
Utilisation de `isMobile` pour n’inclure que les composants nécessaires suivant le device utilisateur.

Ce qui fait totalement sens en termes d’éco-conception web !

Mais JavaScript fait des victimes autrement :

Utilisation de jqeury en 2020
https://insights.stackoverflow.com/survey/2020#technology-web-frameworks

Eh ouais, jQuery toujours énormément utilisé…

En fait, les développeurs ne sont pas ou peu sensibilisés à la performance web.

Si on regarde du côté de l’éco-conception, c’est encore pire.

C’est surtout de là que vient le problème avec JavaScript.

Les ressources JavaScript non-essentielles

Non-essentiels dans le cadre de l’éco-conception web, c’est simplement inclure des ressources qui ne sont pas nécessaires à l’affichage de la page.

Pour prendre un exemple concret, en voici deux.

  • https://pagead2.googlesyndication.com/pagead/js/adsbygoogle.js
  • https://www.google-analytics.com/analytics.js

Les publicités et les outils de tracking mettent à mal l’éco-conception numérique.

Ils sont une sacrée charge pour le navigateur. En poids, et en consommation.

Faut-il les enlever ?

J’imagine que pour le métier c’est impossible.

Mais il est possible d’engager une transition vers d’autres outils.

  • Privilégier une analyse de logs si l’analyse des analytics se concentre sur les pages vues
  • Utiliser des alternatives à Google Analytics, moins gourmandes (Matomo, Plausible…)
  • Changer son business model trop orienté publicité ? Perso, il y en a tellement que je la vois même plus…

Niveau conception de site internet écologique, on peut se poser ces questions :

  • A-t-on réellement besoin de tout cela ?
  • Va-t-on réellement exploiter ces données ? Ou c’est au cas où on en a besoin un jour ?
  • Sert-on vraiment l’utilisateur avec ?
  • Finalement, est-ce que ça ne fait pas plus de mals que de biens côté UX ?

Définir le cycle de vie de la donnée client permettra aussi à ton client de définir une vraie stratégie sur « quoi faire avec ces données ».

Critical Path : Ne charger que le strict nécessaire

Perso, je ne l’ai jamais fait, mais ça a un intérêt.

Tu divises ton CSS en deux parties.

  • La première est chargée dès que tu rentres dans le site, le site ne s’affiche pas sans elle, le CSS comporte tout le style au-dessus de la ligne de flottaison
  • La seconde est chargée plus tard, le CSS comporte le style du bas de la page

Certains outils en ligne te permettent de générer ce CSS Critical Path pour ton site.

Générer un critical path en ligne
https://www.sitelocity.com/critical-path-css-generator

Pour ma part je trouve ça assez contraignant.

  • Si c’est bien fait, on charge la suite du style CSS.
  • Si c’est mal fait, on re-recharge les briques CSS générées au-dessus (ce qui n’est pas terrible niveau écologie).

La mise en place est je trouve compliquée, difficile à automatiser et à tester…

C’est pour cette raison que j’évite de l’utiliser, je préfère concentrer mon énergie sur d’autres points qui profitent à une informatique durable.

Les images et les vidéos consomment le plus

Ce sont les images et les vidéos qui consomment le plus de données.

On parle d’1 Go à 3 Go par heure de visionnage.

Et j’imagine que ce n’est que la limite basse…

Consommation de données Netflix
https://help.netflix.com/fr/node/87

Est-ce que l’on doit arrêter d’utiliser Netflix et YouTube ?

Bonne question, mais c’est à la part de productivité en toi que cela s’adresse 🙂

Les services de Streaming ne consomment pas tant que ça en tant que tel.

Il existe une croyance en quoi la consommation énergétique sera proportionnelle au volume de données échangé.

Il n’en est rien.

Pierre Beyssac

Même si 60% du volume de données échangés sur internet concerne de la vidéo, celle-ci ne consomme pas 60% de l’énergie pour autant.

Attention au video-bashing !

Le support du lazy-loading par défaut ?

Ça fait un moment qu’on parle du lazy-load natif des images.

Mais comme d’habitude, tous les navigateurs ne sont pas compatibles avec la spec

Lazyload par défaut des navigateurs web
https://caniuse.com/loading-lazy-attr

Le pire dans tout ça ?

En savoir plus.

La compatibilité IE reste un vrai sujet pour les entreprises françaises.

Pour ma part je n’utilise donc pas cette fonctionnalité native.

Trop de chance pour qu’elle ne soit pas supportée par le navigateur client…

Lazyload tout ce que tu peux

  • Les images
  • Les vidéos
  • Le JS (grâce à Webpack)
  • Les fonts ?

Sachant que les deux premiers sont super importants.

✅ Utilise une lib Vanilla JS légère et adaptée à tes besoins pour charger en différé toutes les images au-dessus de la ligne de flottaison, comme verlok/vanilla-lazyload.

⚠️ Si tu affiches des vidéos sur ta page, tu dois sûrement les lazy-loader aussi.

Faut-il toujours utiliser une spritesheet ?

À l’époque d’http1.1, ça avait tout son sens d’utiliser une spritesheet.

Comme les requêtes n’étaient pas exécutées en parallèles, il fallait éviter les allés-retours.

✅ Aujourd’hui avec http2, il semble plus intéressant de charger 10 x 150 KO qu’une seule fois 1.5 MO.

Notamment car :

  • Cela sera plus rapide pour l’utilisateur (il attend donc moins, consomme moins d’énergie)
  • Pour le serveur cela ne change pas grand-chose (qu’il soit utilisé ou non la facture énergétique ne fluctue pas énormément)
  • Le volume de données entre 1 grosse et 10 petites requêtes varie très peu (même connexion TCP, compression des entêtes…)
  • Le cache fonctionnera mieux (réutiliser d’une image, invalidation d’un seul élément…)
Consommation http2
https://www.researchgate.net/publication/309179343_Web_servers_energy_efficiency_under_HTTP2

Plus il y a de connexions ouvertes, moins http2 consomme de l’énergie ?

C’est ce que l’on pourrait être tenté de déduire de cette étude.

On parle d’http2 plus bas. 👇

Qui plus est, lorsque l’on utilise la sprite de quelqu’un d’autre, on n’utilise jamais toute la feuille.

Sprite Sheet CSS drapeaux
Exemple d’utilisation d’une Sprite Sheet avec des drapeaux

Si je prends l’utilisation des drapeaux ici, il y en a certains que je n’afficherai jamais, pourtant ils sont chargés.

Ce n’est pas très orienté éco-conception !

Le SVG est-il toujours meilleur ?

Comme tu le sais, le SVG est fait de XML, comme notre bon vieux HTML.

À ce titre, il ne pixélise pas et est super léger.

On l’utilise surtout pour les logos et les icônes.

Comparaison des performances : SVG inline vs Fonts vs Img ?

Je me suis posé la question en écrivant cet article, lequel des 3 est le plus performant ?

Comme à chaque fois, tout dépend des cas d’utilisation.

TechnoUtiliser quandPerformance
SVG InlineChargement synchrone avec la page, pas de scintillement🙂 Pas mal, mais pas de mise en cache + interprétation du navigateur
SVG dans <img src="" />Peu d’éléments à afficher😐 Peut causer beaucoup de requêtes HTTP
FontEnvie d’afficher globalement des icônes sur le site😀 Peut-être asynchrone
Cas d’utilisation entre SVG inline, SVG dans balise img et icônes dans une font
L'éco-conception web c'est aussi choisir le bon outil pour l'usage que l'on en fait.

À toi d’en faire bon usage.

Chargement des polices pour les icônes

Concernant les polices de caractères pour les icônes, évite d’inclure la totalité des éléments.

Je pense notamment à Font-Awesome qui est très souvent inclut dans sa globalité sur les projets.

Créer sa police d'icônes personnalisée
https://icomoon.io/app/#/select/

✅ Tu peux utiliser des outils comme IcoMoon pour te créer ta propre bibliothèque d’icônes, et n’inclure que les images dont tu as besoin.

Redimensionne tes images

La question ici ne fait même pas débat.

Imagine une image de 1920 x 1200 pixels, magnifique.

Si tu l’affiches dans un conteneur avec une largeur de 960 px par exemple, tu gaspilles inutilement de la bande passante.

Une image en 960 x 600 pixels aurait suffi.

✅ Ne réduis pas la taille de tes images en CSS, utilise des alias !

L’idée est de définir une config avec la taille exacte que tu souhaites, puis d’utiliser un binaire qui va redimensionner l’image pour toi, à la volée ou non.

Réduire le poids de ses images pour l'éco-conception
https://github.com/liip/LiipImagineBundle

C’est de loin la meilleure technique pour diminuer le poids de ses images.

J’illustre mes propos avec un lib PHP, mais le redimensionnement d’images ça existe sur tous les frameworks, tous les langages.

Compresse tes images

Sans être un expert, deux choses importantes concernant les images et l’éco-conception.

  • Le format « classique » utilisé (JPG, PNG, GIF, SVG)
  • Le format « converti » de l’image pour la performance (webp, avif, …)
FormatUtilisation
PNGImages de très bonne qualité avec possibilité d’avoir un fond transparent.
JPEGOn peut l’utiliser pour des images converties avec ou sans perte, généralement le format le plus optimisé.
GIFCompression sans perte uniquement mais seulement 256 couleurs.
SVGDu XML interprété par le navigateur sous forme de vecteur, plus intéressant avec les images (logos, icônes etc), pas les photos.
Tableau des différents formats d’images utilisés sur le web.
Compression Lossless vs Loosy
  • Lossless : Sans perte (moins performant)
  • Loosy : Avec perte (plus performant)

C’est ce qu’il faut retenir.

Lossy (avec perte)Lossless (sans perte)
Supprime des données dans l’image, on perd en qualité.Supprime des données « non visibles » dans l’image, la qualité reste la même.
On l’utilise surtout pour les images, l’audio, la vidéo.On l’utilise surtout pour le texte, le son, les images.
Beaucoup plus performant en termes de compression.Bien moins performant en termes de compression.
Compression irréversible.Compression réversible (on peut récupérer l’image d’avant)
Lossy compression comparaisonExemple compression LoosyLossless compression comparaisonExemple compression Lossless
Comparaison Lossy vs Lossless

Exemples issus de KeyCDN.

👉 À toi de choisir ce qui convient le mieux pour ton client.

Pour les petites images, la compression Loosy passe très bien.

Utilisation de Webp

Google a énormément poussé sur l’utilisation de webp ces dernières années.

Devant ses promesses, j’ai installé la conversion à webp sur tous les sites WordPress que j’utilise, car tous les navigateurs récents (ou presque) le supportent.

Comme toujours, il y a d’autres éléments à prendre en compte, regarde cet article que Quentin Adam a partagé.

Comparaison format image performance web
https://siipo.la/blog/is-webp-really-better-than-jpeg

Webp n’est pas toujours le format le plus optimisé.

Mais la plupart du temps, il remplira parfaitement son rôle.

👉 Webp est un entre-deux entre loosless > webp > lossy en termes de poids.

Il conserve aussi une qualité optimale.

Utiliser des vidéos à la place des GIFs ?

Pour la petite histoire, je me suis posé cette question quand j’ai commencé à écrire ce blog.

Grandement inspiré par jesuisundev, j’ai moi aussi voulu mettre des gifs marrants dans mes articles.

Entre-temps j’ai trouvé mon style et j’en utilise de moins en moins 🙂

Enfin passons, l’idée ici c’est que Google recommande l’utilisation de vidéos plutôt que de GIF.

La raison ?

Les vidéos sont moins consommatrices de ressources que les GIFs.

Google Web.Dev : Vidéos vs GIFs
https://web.dev/replace-gifs-with-videos/

Voici un exemple avec un simple gif pris (presque) au hasard sur Giphy.

https://giphy.com/gifs/funimation-assassination-classroom-koro-sensei-kI98S4jRaHUQw

Comparaison de performance gif vs vidéo
Comparaison de la taille des fichiers GIF vs MP4 sans GZIP

Le code est… Simple !

    <h1>Gif vs Vidéo</h1>
   <h2>Gif</h2>
    <img src="./gif" alt="" />
    <h2>Vidéo</h2>
    <video autoplay loop muted playsinline>
        <source src="./mp4" type="video/mp4">
    </video>

Avec un simple curl, on voit également de suite la différence.

# Taille réelle du GIF
$ curl -so /tmp/gif https://media.giphy.com/media/kI98S4jRaHUQw/giphy.gif && du -h /tmp/gif 
1,3M	/tmp/gif
# Taille réelle de la vidéo
$ curl -so /tmp/mp4 https://media.giphy.com/media/kI98S4jRaHUQw/giphy.mp4 && du -h /tmp/mp4
184K	/tmp/mp4

Aucun doute ici, la vidéo est bien plus légère que le GIF.

👉 Si tu devais changer les gifs de ton site pour des vidéos, pense à lazyloader les vidéos comme je l’ai fait sur cet article.

Attention, le tag <video> n’est pas toujours pris en compte par les scripts de lazyloading.

Le display: none; télécharge tout de même tes images

Par défaut, les navigateurs chargent l’ensemble des images qu’ils trouvent sur une page.

Voici un exemple avec la très jolie photo de Darryl Brian sur Unsplash.

Chargement Images sans tenir compte de leur visibilité
Toutes les images de la page sont chargées, peu importe si elles sont visibles ou non

On note que l’ensemble des images est chargé !

    <h1>Test de chargement des images</h1>
    <h2>Small (mobile)</h2>
    <img src="./small.jpg" alt="Petite image" class="d-md-none w-25" />
    <h2>Medium (tablette)</h2>
    <img src="./medium.jpg" alt="Image moyenne" class="d-none d-md-block d-lg-none w-25" />
    <h2>Large (desktop)</h2>
    <img src="./large.jpg" alt="Grande image" class="d-none d-lg-block w-25" />

✅ La solution ? Utiliser srcset.

Comme d’habitude avant d’implémenter un nouveau truc, pense à regarder si les navigateurs ciblés sont compatibles : https://caniuse.com/srcset.

srcset pour ne pas charger toutes les images
srcset ne charge plus que les bonnes tailles d’images pour le bon format

On ne charge désormais que l’image qui nous intéresse.

<img
      srcset="small.jpg 768w, medium.jpg 992w, large.jpg 1200w"
      sizes="(max-width: 768px) 768px,
            (max-width: 992px) 992px,
            1200px"
      src="./large.jpg"
      alt="Darryl Brian sur Unsplash"
      class="w-25"
    />

✅ Note également que l’élément picture est encore plus facile à utiliser (pour le même résultat).

Et les vidéos dans tout ça ?

Niveau éco-conception web, le mieux, c’est de ne pas en utiliser.

Surtout en FullHD, c’est ce qui consommera le plus de data.

Maintenant on n’a pas toujours le choix, alors voici quelques bonnes pratiques.

  • Désactiver l’autoplay des vidéos s’il y a du son dans la vidéo
  • Toujours mettre en place le chargement différé
  • Demande-toi vraiment si cette vidéo a vraiment un intérêt ?
Utilise également une preview Youtube sous forme d'image plutôt qu'une iframe qui va aller charger de la donnée en plus.

Coup de bol, c’est supporté par quasi-tous les navigateurs avec srcdoc.

Exemple srcdoc
https://css-tricks.com/lazy-load-embedded-youtube-videos/

Faut-il supprimer le support d’Internet Explorer ?

Supprimer le support d’IE pour gagner en vitesse de développement et en performance ?

D’un point de vue consommation énergétique, ça se tient :

  • Suppression de polyfills ;
  • Élagage des formats de police non supportés ;
  • Plus besoin de CSS & JS custom fait pour ce navigateur ;
  • On peut désormais partir sur des bibliothèques fronts plus modernes.

Tout ceci a un coût non négligeable en termes de code.

La compatibilité à IE coûte plus cher…

Les adaptations sont nombreuses, le code devient moins agréable, les régressions récurrentes, les développeurs moins heureux.

Stats utilisation IE 11
IE 11 est actuellement utilisé par 1.1 % de la population qui navigue sur internet. (Source : https://caniuse.com)

La question à se poser…

Est-ce que mon audience utilise IE ?

Dans le cadre d’une refonte, c’est plutôt facile.

Statistiques d'utilisation Internet Explorer sur ce site internet
Dans Analytics, sélectionne Audience > Technologie > Navigateur et OS.

22 visites sur 1 an pour ce site.

Sachant que celui-ci est surtout axé pour les développeurs, aucun intérêt pour moi de le rendre compatible IE.

Pour être franc, je n’ai même pas testé.

Au revoir IE, bonjour éco-conception web.

À toi de te poser la question.

À ton client de trancher.

Le code côté serveur

On parle beaucoup moins de code serveur que de code client quand on parle d’éco-conception web.

De fait, les impacts sont plus compliqués à mesurer.

JAMStack & SSG

Avant de rentrer dans les détails :

Générer ses pages statiquement permet de ne plus dépendre d’un langage côté serveur pour afficher un site.

Toutes les pages sont générées au build de l’application, on ne dépend QUE du serveur web.

En fait toutes les pages sont générées en HTML, la structure HTML matche la structure de tes URLs.

Exemple architecture site static
Exemple de la structure d’un site statique (avec GoHugo)

Pas de PHP, de JVM, de Python à installer sur le serveur…

La JAMStack, c'est le fait de s'appuyer sur JavaScript pour interagir avec l'utilisateur (commentaires sur un blog, recherche...).

Là où cette partie aurait pu être déléguée au backend, c’est le frontend qui s’en charge.

Du coup on ne perd rien en fonctionnalité, car c’est désormais JavaScript qui s’en charge.

Pourtant, on bénéficie des performances incroyables que la génération statique nous donne.

Qui dit moins de charge serveur, dit également site internet éco-responsable.

Si tu souhaites en savoir plus, Quentin a fait article super cool dessus.

Quel SSG choisir ?

Si tu as choisi de construire ton nouveau site avec un générateur de site statique, bravo !

Ce sont des technos vraiment agréables à utiliser.

Niveau écologie backend, pas certain qu’on puisse faire beaucoup mieux.

Avant de commencer, veille à ce que le SSG réponde à tous tes besoins fonctionnels.

Voici d’ailleurs une liste des meilleurs outils pour créer son site statique.

Liste static site generator
https://jamstack.org/generators/

La plupart sont faits en JavaScript, personnellement j’ai eu une très bonne expérience avec Hugo pour un site vitrine + blog.

L’avantage d’Hugo, c’est qu’il n’embarque pas de framework JS.

Niveau éco-conception web, c’est encore un plus.

Le Server Side Rendering (SSR)

Avec une popularité en constante évolution, le SSR est de plus en plus utilisé.

On s’en sert notamment lorsque l’on écrit des sites internet avec des technologies JavaScript comme React ou Vue…

Le but est ici, c'est de renvoyer au client le HTML du site, et non le JavaScript.

Par exemple, voici le code HTML renvoyé par une application React toute simple :

Code HTML React
Code HTML d’une application React

Le problème ?

C’est le SEO… Et plus globalement le temps de chargement initial que va provoquer ce code.

Une SPA ou une application JS en général a toujours un temps initial de chargement plus long (pour charger le JS).

La solution ?

Avoir un outil côté serveur, qui va exécuter la page et ne renvoyer que le HTML.

HTML généré par React
HTML d’une application JavaScript avec la bibliothèque React

Voici le code HTML interprété par le navigateur, c’est la même application que la capture au-dessus.

C’est tout l’intérêt du SSR, on renvoie au client la sortie HTML de notre application JavaScript.

C’est plus rapide, et Google a de quoi digérer le contenu SEO.

Est-ce que le SSR est écologique ?

Quand on y pense, il y a une couche de plus dans notre application.

La génération du HTML ne se fait plus côté client, mais côté serveur.

Explication du SSR : Server Side Rendering
Explication du SSR : Server Side Rendering

Le serveur absorbe donc une partie du travail du navigateur.

Très compliqué à mesurer comme impact…

D’autant que cela différera beaucoup d’un langage à un autre.

Quel langage backend est le plus écologique ?

Cela pourrait driver notre choix en matière d’éco-conception web.

Dans tous les cas, plus c’est haut niveau, plus ça consomme.

Une étude a été faite en 2017, et de ce que j’ai vu il y a eu une mise à jour en 2020.

Cette image, tu as déjà dû voir une paire de fois.

Langage de programmation écologique
« Energy Efficiency across Programming Languages: How does Energy, Time and Memory Relate? »

Le résultat de l’étude date d’octobre 2017 (à en lire le papier des résultats).

Je n’ai trouvé aucune autre étude ou benchmark lié à l’écologie.

De cette étude, outre C / C++ que l’on retrouve souvent en tête : Rust sort favori et je ne suis pas trop étonné.

Pour découvrir un peu Rust.

Exemple de code Rust
Exemple de code Rust

✅ Si je devais construire une appli hyper performance, je partirai plus là-dessus que sur du C.

Niveau rapidité de développement, je n’en ai entendu que du bien.

Ne pas choisir son langage en fonction de ses performances

Attention concernant le web, Rust n’est pas super adapté pour le moment, tu perdrais plus de temps que tu en gagnerais.

Si tu cherches à en savoir un peu plus que la consommation des langages, David Rousset m’a partagé cet article.

C# VS Python : Est-ce que le langage utilisé affecte l’empreinte carbone.

Le choix du langage est vraiment le dernier point à regarder en termes de leviers après la conception fonctionnelle, technique, l’hébergement…

Thomas Lemaire,

Ce qui est sous-entendu, c’est qu’il vaut mieux choisir avant tout le langage que tu maîtrises et qui se rapproche le plus de tes besoins.

Dois-tu utiliser un framework ?

Par définition, le framework est une couche au-dessus que l’on utilise comme un squelette.

Dès le départ, on part donc avec beaucoup plus de codes, et des performances diminuées.

Mais est-ce un lourd tribut lorsque l’on voit les avantages ?

  • Avoir une application sécurisée,
  • Rapide à développer,
  • Maintenue par des centaines de contributeurs,
  • Une communauté présente…

Ce prix de la performance, je le paye volontiers.

Dans certains cas, utiliser une lib ou un framework te fera même gagner en performance (un article qui en parle avec React).

✅ Plus que le framework, je pense qu’il est surtout important de respecter au mieux les bonnes pratiques dans son langage et de son framework.

Comparaison performance PHP
http://www.phpbenchmarks.com/en/comparator/php

Tout en restant à jour dans ses dépendances.

La gestion des e-mails

Désormais on le sait, les e-mails sont obligatoires.

Avec les réseaux on aurait pu croire s’en débarrasser, mais il n’en est rien.

Sans parler de code, les mails représentent une source de pollution numérique conséquente.

Consommation des emails
Extrait de l’étude de l’ADEME

Selon cette étude de l’ADEME, l’impact d’un envoi d’un e-mail de 1 Mo est considérable.

  • 25 Wh (soit l’utilisation d’une ampoule de 60 W pendant 25 minutes !)
  • 6 g de pétrole
  • 20 g de CO2

Heureusement, la plupart des e-mails que j’envoie ne font pas 1 Mo.

Mais multiplier par :

  • Le nombre de destinataires (et les listes de diffusion en copie) ;
  • L’historique des échanges précédents dans les échanges suivants ;
  • Le stockage de ces mails.

Cela devient vite conséquent !

Moralité ?

✅ Cher ami développeur, arrête d’envoyer des mails quand ça peut être évité.

Surtout quand c’est pour envoyer des logs 😉

WordPress est-il mauvais pour l’écologie ?

Là c’est le moment où je prépare le combat à venir en commentaire…

Dans un article précédent, j’avais répondu à la question : pourquoi les développeurs détestent-ils WordPress ?

Avant de commencer, notons que WordPress est le CMS le plus populaire au monde.

Sondage WordPress popularité
https://w3techs.com/

Je dis cela pour la simple et bonne raison que tout changement apporté, même mineur, aura des conséquences énormes.

(En bien ou en mal d’ailleurs)

36% des sites web sont faits avec WordPress
36% des sites internet sont créés sous WordPress – Source wordpress.com

WordPress est la meilleure & la pire des solutions

Un site internet WordPress bien fait, ça ne consomme pas grand-chose…

Performance de WordPress
Ce site sur PingDom : https://tools.pingdom.com/#5c9ce26968400000

Car oui, je n’ai pas installé 30 plugins qui eux-mêmes chargent des feuilles CSS et JS dans tous les sens.

Quand tu donnes des outils "no-code" à des gens qui ne sont pas développeurs, le résultat est douteux, WP ou pas.

C’est normal, et ça ne viendrait à l’idée de personne de faire réparer sa voiture par un non-initié.

Pourtant en informatique, on a l’impression que tout le monde est capable de tout faire…

Là où WordPress est mis à mal

Le problème de WordPress est son plus gros avantage :

Sa communauté.

Le PHP est facile à appréhender, WordPress est facile à appréhender, alors beaucoup de gens « codent » avec.

Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit !

Non, le store WordPress n'est pas rempli de thème et de plugin moisis.

J’en ai fait l’expérience moi-même en créant un thème WordPress.

Ils sont super rigoureux sur l’approbation de nouveaux éléments.

Éco-conception des thèmes WordPress
Le code des thèmes WordPress est analysé au Code Sniffer, puis par un expert de la communauté.

Mais alors, où est le problème ?

Les développeurs de plugins / thèmes ne savent pas où seront placés les éléments.

L’éco-conception est d’ores et déjà compromise.

Tu ne peux pas charger le strict minimum sur une page, quand tu ne sais pas où sera cette page.

Chargement des assets Contact Form 7 sur toutes les pages, 0 éco-conception web
https://contactform7.com/loading-javascript-and-stylesheet-only-when-it-is-necessary/

Ce n’est pas moi qui le dis, mais l’auteur du formulaire de contact le plus populaire de WordPress (5+ millions de téléchargements).

Là où WordPress peut être éco-conçu

La réponse est super simple…

Se faire aider par un développeur.

WordPress permet de se créer un site internet green à moindre coût !

✅ En seulement 4 plugins WordPress tu peux optimiser l’éco-conception d’un site internet.

C’est pas génial ça ?

Oui, ça a ses limites, mais pour le grand public, c’est déjà énorme.

WordPress n’est pas obligé d’être nul écologiquement parlant.

Il suffit de savoir l’utiliser, et c’est un outil redoutable.

Design et écologie : Les sites écologiques sont moches ?

Quand on parle d’éco-conception web, on a souvent affaire à des sites « moches ».

Désolé du terme utilisé, mais d’un autre côté…

On ne peut pas dire que ce site soit joli.

Test d'éco-conception web
http://www.ecoindex.fr/

Mais on s’en fiche, car c’est pas ce qu’on lui demande !

Un site web écologique c’est avant tout un site internet qui diminue les ressources utilisées.

Ce site, il va droit au but, il est clair et efficace.

Page d'accueil de Yahoo!
Page d’accueil de Yahoo!
Page d'accueil de Google
Page d’accueil de Google

Un autre exemple assez frappant : semble Google semble avoir gagné la bataille face à Yahoo! grâce à la simplicité de son UX…

Les bonnes pratiques graphiques d’éco-conception web

On rappelle les bonnes pratiques dont on parlait au-dessus.

  • On évite les effets JavaScript quand c’est possible
  • Privilégier les effets CSS
  • Éviter les effets CSS trop complexes (le CPU consomme énormément)
  • Ne pas utiliser de Carrousel
  • Ne pas ou peu utiliser de vidéos (pire encore les charger en auto)
  • Charger uniquement les ressources dont la page a besoin

Même s’il faut privilégier la sobriété, on a tout à fait le droit d’utiliser du CSS…

Utiliser Tailwind pour réduire le poids de ses feuilles de style ?

Tailwind éco-conception CSS
Un CSS light avec Tailwind ? https://tailwindcss.com/

L’idée me séduit beaucoup ! Même s’il y a des mauvais côtés…

J’aime l’idée de ne pas avoir à faire une feuille CSS par page, ce qui en tant que développeur m’embête pas mal.

Mais est-ce idéal pour de gros sites ?

👉 L’objectif est donné : Un joli site avec un minimum d’impact environnemental.

Voici quelques ressources pour t’aider à faire ton choix.

Le web peut être joli sans être énergivore

L’idée de l’éco-conception en général, ce n’est pas de bannir mais de réduire.

Tu as absolument besoin d’une image haute définition en page d’accueil pour la qualité de ton image ?

Met-la !

Pense juste à la…

  • Compresser,
  • Rogner aux bonnes dimensions,
  • Charger en différé,
  • L’utiliser au meilleur format…

Le webdesign peut être écologique.

Se concentrer sur l’UX plus que sur l’UI

Le design est super important, mais l’expérience utilisateur l’est davantage.

Se concentrer sur le besoin, sur le MVP, ça bénéficie à tout le monde.

Site internet utilisé en 2000
https://reiseauskunft.bahn.de//bin/query.exe/el
Site internet utilisé en 2020
https://www.bahn.com/en/view/offers/index.shtml

Voici deux sites web de la même entreprise, qui font la même chose.

Leur différence ?

Ils ont 20 ans d’écart.

La simplicité de l'écran de gauche saute aux yeux, il remplit parfaitement son rôle en plus d'être accessible depuis n'importe quel terminal mobile.

Sans retourner en 1998, il but est surtout de servir l’utilisateur avec le meilleur service possible.

N’y a-t-il pas un entre-deux qui satisferait tout le monde ?

Merci @GreenIt pour la référence.

Black is the new green ?

Je me baladais sur l’internet en recherchant des sources pour écrire cet article.

Lorsque tout à coup, je suis tombé là-dessus.

Infographie Engie Black is the new green
https://www.facebook.com/watch/?v=500647364216826

Pour faire de la communication ou non, on ne peut que saluer les grandes entreprises à sensibiliser les utilisateurs sur leur utilisation d’énergie.

Mais du coup…

Est-ce que le fond d’écran noir permet d’économiser de l’énergie ?

J’ai fait quelques recherches pour en avoir le cœur net, j’avais déjà lu ce genre de trucs par le passé.

Google a fait un poste en 2007 pour dire que non.

Certaines sources viennent même dire qu’avec les technologies LCD (peu importe lesquelles), cela consommerait davantage.

Enfin, aujourd’hui avec la technologie OLED, on peut dire que « oui ».

Mais personnellement sur un site internet, je pense que les avantages sont très clairement limités.

Sur ce site, les gens passent en moyenne 2 minutes à lire un article.

Autant dire que ça ne va pas économiser grand-chose 🙂


Le Always On Display lui, peut tirer avantage de l’OLED en n’allumant qu’une mince partie de l’écran.

Sur ton téléphone donc, c’est top.

Dans le cadre d’un site internet, pour avoir un impact considérable, faudrait-il que tout le web soit noir ?

En tout cas si c’est ton souhait, je te conseille l’excellente extension Dark Reader.

Dark Reader pour économiser l'énergie des écrans
https://darkreader.org/
Le dark mode c'est cool, mais j'imagine qu'il vaut mieux diminuer les ressources utilisées que tout passer en noir.

Déterminer sa charte graphique en fonction de l’impact environnemental du blanc dans nos écrans ?

Sans moi, personnellement je pense qu’il y a mieux à privilégier en temps 1.

Les hébergeurs verts

De plus en plus d’hébergeurs « green » font leur apparition, promettant un fonctionnement à l’énergie verte !

Je suis assez sensible à ce genre de truc, ça ne me dérangerait pas de payer 5€ de plus par mois pour la même chose, mais vert.

Energie renouvelable Google
https://cloud.google.com/sustainability

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’économie d’énergie pour les datacenters est cruciale.

  • Moins de coûts en électricité
  • Moins de besoins en eau pour rafraîchir les serveurs
  • Plus de place pour stocker les serveurs

Autrement dit, les fournisseurs n’ont pas attendu les écolos pour diminuer leur coût…

Car c’est dans leur intérêt avant tout.

Le but devrait être d’aller progressivement vers une low-tech numérique pour diminuer les besoins en serveurs.

On peut faire autant voire plus avec moins, tout dépend de nos usages…

Existe-t-il des hébergeurs neutres en carbone ?

Nous l’avons vu tout à l’heure, pour qu’un hébergeur soit « neutre » en carbone, il doit dans l’idée soit.

  • Tirer 100% de son électricité d’énergie renouvelable
  • Compenser 100% de ses émissions en achetant des crédits-carbones

Pour en savoir plus sur la neutralité carbone, je te conseille cette excellente page sur Wikipédia, super abordable.

Tendre vers une efficience de 100% sur ses serveurs est aussi un bon critère.

Il vaut mieux un serveur utilisé à 100% que 4 utilisés à 25% (et pour cela vive la mutualisation).

Pour revenir à notre question, la réponse est oui, il existe des « hébergeurs verts ».

Si on respecte la définition d’un hébergeur neutre en émission carbone.

Comment choisir un hébergement web écologique

Parmi la multitude d’hébergements dit green qui proposent leurs services, voici comment on peut les différencier.

Je pense que ce tableau te permettra de choisir vers quel hébergeur tu souhaites aller.

ConsommationEst-ce qu’il y a des chiffres publiés ?
Quel est le PUE du datacenter ?
Les émissions CO2 de l’entreprise sont-elles compensées à + de 100% ?
Énergie renouvelableL’électricité utilisée est-elle renouvelable ?
Est-ce que des crédits carbones sont achetés ?
CertificationsL’hébergeur a-t-il la certification ISO 50001 –
Management de l’énergie ?
A-t-il eu des récompenses données par les acteurs du green-it ?
RecyclageD’où viennent les serveurs ?
Où vont les serveurs à la fin de leur vie ?
Comment choisir un hébergement green ?

Pour ma part, je ne peux pas te donner un avis sur quel hébergeur green choisir.

À noter qu’un service existe pour vérifier si l’hébergement d’un site est alimenté par des énergies renouvelables.

Pour être franc je ne sais pas ce que ça vaut, mais sache que ça existe.

The Green Web Fundation
https://www.thegreenwebfoundation.org/green-web-check/?url=ovh.com

Personnellement pour mon hébergement, je suis chez le français OVH depuis des années.

OVH qui semble se diriger vers l’éco-conception numérique.

Écologie chez OVH
https://www.ovh.com/ca/fr/apropos/technologies/datacenters.xml

La seule chose qui m’embête, c’est qu’ils communiquent très peu dessus…

Tout ce que j’ai pu trouver c’est une étude d’octobre 2009.

Ça n’inspire pas vraiment confiance.

On parle aussi beaucoup d’Infomaniak, mais comme la seule expérience que j’ai eue avec eux n’était pas du tout concluante, je me garderai de donner mon avis.

Où héberger son site web ?

La bonne question à se poser avant tout est : où sont mes utilisateurs ?

Données géographiques : où sont mes utilisateurs ?
Dans Analytics : Sélection Audience > Données géographiques > Zones géographiques

Sans surprise le plus gros de mon trafic est français.

Niveau GreenIT, j’ai tout intérêt à héberger mon site au plus proche de mes visiteurs.

  • Moins de bandes passantes utilisées, car moins de distance ;
  • De meilleures performances pour l’utilisateur final.

Une autre question intéressante à se poser est « comment mon énergie est-elle produite ».

Energie électrique en Europe et impact CO2
https://www.electricitymap.org/map

Dans le cadre d’un hébergement dit « green », ça semble être une bonne idée.

Comment est produit l'électricité en France ?
https://www.electricitymap.org/zone/FR

Le nucléaire c’est « pas terrible », mais 23% d’énergie renouvelable c’est quand même pas mal du tout.

Dans tous les cas la production d’électricité est loin d’être écologique…

Alors faisons au mieux.

Serveur virtuel VS Serveur dédié

La virtualisation permet d’économiser de l’énergie, au lieu d’avoir un système d’exploitation par machine, tu peux t’en retrouver avec plusieurs.

Plusieurs sites et plusieurs clients peuvent être hébergés sur un seul et même serveur physique, grâce à la virtualisation.

La virtualisation permet notamment :

  • Réduction des coûts ;
  • Des performances de plus en plus bonnes ;
  • Une administration système plus facile ;
  • D’exploiter davantage de ressources sur le serveur (les serveurs ne sont pas tous utilisés à 100% de leur capacité) ;

✅ Pour le coup il n’y a pas de débat, la virtualisation est meilleure pour l’environnement que le serveur dédié.

De manière générale la mutualisation permet d’utiliser moins de serveurs ; ce qui j’espère diminue leur construction…

Voici ce qu’annonçait VMWare en 2008.

Chaque serveur physique virtualisé représente une économie annuelle de 7 000 (kWh), soit 4 tonnes de CO2.

https://www.greenit.fr/2008/06/03/virtualisation-vmware-met-en-avant-les-benefices-ecologiques/

Aujourd’hui les performances des systèmes virtualisés sont très bonnes.

Comparaison performance base de données serveur physique vs serveur virtuel
https://www.researchgate.net/publication/320475476_Physical_Server_and_Virtual_Server_The_Performance_Trade-offs

Sur certains benchmarks, elles seraient même meilleures.

Raison de plus pour sauter le pas.

La virtualisation, c’est un peu comme le covoiturage.

Doit-on utiliser des CDNs ?

L’un des avantages du CDN, c’est de pouvoir partager l’utilisation d’une ressource entre plusieurs sites.

Un autre avantage est la multiplication du contenu à travers plusieurs localisations, c’est même d’ailleurs l’avantage principal.

Comment fonctionne un CDN
https://lesresoteurs.fr/pourquoi-utiliser-un-cdn/

Tu peux déjà voir venir le problème…

Créer un site internet écologique, c’est bien.

Déployer ce même site internet dans tous les pays du monde sans en avoir le besoin, c’est moche.

Qui a besoin d’un CDN ?

En regardant bien l’écran du dessus, on constate que le site derrière un CDN (ou une ressource) est dupliqué à plein d’endroits.

C’est là l’avantage, et le problème.

À moins d'avoir des utilisateurs aux quatre coins du monde ou beaucoup de requêtes en simultanées, utiliser un CDN n'est pas nécessaire.

Si tu n’en ressens pas le besoin de ce côté-ci, oublie le CDN.

Demande-toi simplement si tu as beaucoup d’utilisateurs dans plusieurs pays ?

PoPs OVH en Europe
https://www.ovh.com/ma/cdn/carte-reseau-cdn.xml

Si tu déploies ton site avec un CDN chez OVH, il sera accessible en Europe via ces différentes localisations.

Pas mal du tout si ton site ne cible que ce continent.

Jusqu’ici, tu n’as pas besoin que ton site soit accessible au Japon…

Et ça tombe bien car en théorie, il ne devrait pas l’être.

Les CDNs sont intelligents, le contenu est répliqué en fonction des requêtes géographiques.

Localisation des serveurs CDN de Fastly
https://www.fastly.com/blog/how-fastly-chooses-pop-locations

👉 La consommation énergétique décroît donc à l’utilisation d’un CDN, encore une fois car l’utilisateur attend moins la réponse du serveur.

Qui plus est le contenu est disponible au plus proche de l’utilisateur, le parcours réseau est donc diminué.

Personnellement je ne suis pas sûr qu’utiliser un CDN sans avoir des milliers d’utilisateurs ait du sens.

Les CDNs sont-ils éco-friendly ?

Voici un très bon article sur l’utilisation des CDNs pour les outils externes.

Sans parler d’éco-conception web, je n’utilise jamais de CDN pour les libs externes (comme Bootstrap, jQuery, Vue, React…) et en voici les raisons.

  • Pas de tree-shaking, tu importes toute la lib ;
  • Dans le cas du CSS, tu dois overrider du style provenant du CDN ;
  • Si tu veux que ce soit rapide, il va falloir push en http2 les assets externes ;
  • On perd le contrôle sur ce que l’on envoie ;
  • En fait, c’est pas toujours plus rapide…

Personnellement je n’utilise même pas de CDN pour les fonts (comme les fonts Google).

Après plusieurs tests j’ai toujours trouvé le hosting local des fonts plus rapide ; et je ne suis pas le seul.

Google Fonts CDN vs Local
https://www.tunetheweb.com/blog/should-you-self-host-google-fonts/

👉 Je comprends à 100 % que l’utilisation d’une ressource partagée via un CDN soit top pour l’éco-conception web.

Mais personnellement, elle m’a toujours desservie, pour les raisons citées plus haut.

La meilleure configuration serveur

Les serveurs ont eux aussi leur rôle à jouer dans l’éco-conception web.

Il existe plusieurs mécanismes qui permettent de réduire l’impact environnemental du web en général.

Utilise http2

Désormais tout le monde l’utilise, en tout cas je l’espère.

Voici les avantages d’http2 aka h2 qui nous intéressent :

  • Plus rapide, plus compressible
  • Protocole binaire (http 1.1 c’était du texte)
  • Server push
  • Possibilité d’exécuter plusieurs requêtes en parallèle

http2 est donc bien plus rapide que son prédécesseur http 1.1.

Mais ce protocole http est aussi plus écologique.

Son système de compression lui permet de prendre moins de bande passante.

Il faut savoir qu’http1.1 date de 1997, date où la RFC 2068 est sortie.

Il faut dire aussi que je n’ai jamais eu de problème avec l’implémentation d’http2 sur mes projets.

La transition est simple.

Aujourd’hui, tous les hébergeurs français doivent le proposer par défaut.

👉 Sa simple utilisation te fera gagner en rapidité et en performance.

Aucune raison de s’en passer, d’autant que la transition de la version 1.1 à la version 2 se fait plutôt aisément.

Préchargement des ressources

Http propose de précharger des ressources de deux manières.

  • Depuis les entêtes http ou via <Link />
  • Grâce au server push (uniquement avec http2)

Le préchargement comme son nom l’indique, permet de précharger une ressource.

On attend pas que le navigateur parcourt le HTML pour envoyer les ressources au navigateur.

Comment utiliser le server push ?

Explication push serveur http 2
https://go.dev/blog/h2push

On comprend de suite de quoi il s’agit.

Le push serveur renvoie plusieurs fichiers en même temps.

Par défaut avec Apache HTTP 2.4.18, le push est activé via la directive H2Push on.

« Tout ce que tu as à faire », c’est de spécifier dans les headers de ta réponse HTML les éléments que tu veux pousser en simultané.

Tu peux le faire simplement via ton .htaccess avec :

Header add Link "/assets/css/style.css;rel=preload"

Facile non ?

👉 L’idée ici c’est d’envoyer en amont les ressources essentielles.

Ce sont les ressources dont le navigateur aura obligatoirement besoin (comme le style global, le logo…).

Est-ce que le serveur push est écologique ?

Malheureusement pas.

Comme l’initiative vient du serveur et non du navigateur.

Le fichier pushé sera renvoyé, même si le navigateur détient le fichier dans son cache.

Ce qui n’est pas du tout écologique… la bande passante est gâchée.

Draft problématique server push
https://tools.ietf.org/html/draft-ietf-httpbis-cache-digest-05

Ce draft de correction n’a jamais été implémenté par les navigateurs et ne le sera probablement jamais…

👉 À ce titre en termes d’éco-conception web, il vaut mieux passer par les balises HTML.

Le server push seul n’est même pas toujours efficace en termes de performance pure.

Comment précharger les ressources depuis son HTML

L’utilisation du server push est assez puissante, mais malheureusement pas très éco-friendly.

Il faudra que ton hébergeur ait activé cette fonctionnalité.

De la même manière que l’on utilise le préchargement via les headers.

On peut tout à fait l’utiliser via son code HTML.

<link rel="prefetch" href="https://www.google-analytics.com/analytics.js" as="script" crossorigin>

Voici les directives disponibles :

Préchargement DNS
dns-prefetch

Préétablis la connexion au domaine.

Préchargement de la connexion
preconnect

Pré-connexion au domaine cible, inclût dns-prefetch.

Préchargement de la ressource
prefetch

Priorité faible, le navigateur peut précharger la ressource lorsqu’il le souhaite (inclût preconnect).

Préchargement de la ressource
preload

Prioritée haute, le navigateur reçoit l’ordre de télécharger cette ressource (inclût preconnect).

Voici ce que ça donne en globalité.

Préchargement des ressources dans le navigateur
https://webpagetest.org/result/210106_DiJD_e3b62f8e4acfddf2570005fe9b671502/3/details/#waterfall_view_step1

Pour aller plus loin, je t’incite à regarder cet excellent article qui explique pourquoi il ne faut pas tout précharger.

Le préchargement des ressources est génial pour la performance.

Suivant comment il est utilisé, il peut potentiellement nuire à l’éco-conception.

Utilise le cache autant que possible

Le but du cache, c’est de ne pas exécuter une opération coûteuse plusieurs fois de suite.

Niveau performance et écologie, c’est top !

L’éco-conception web tire parti du cache, peu importe lequel.

Mais le cache n’est pas la solution à tous les maux.

L’utilisation du cache ne doit pas compenser le manque de rapidité d’un outil.

Si tu te dis « mon application est lente, mais pas grave, y’a du cache serveur », c’est que quelque chose ne va pas.

Et ce qui ne va pas, c’est ton code.

Le cache applicatif

Le cache applicatif t’aide à garder en mémoire le résultat d’une opération complexe et bien souvent plus longue.

Mémoïsation

Le but de la mémoïsation est de mettre en cache le retour d’une fonction si ses attributs en entrées ne changent pas.

Voici un exemple avec React :

Exemple mémoïsation React
Filtrage des « checkings » en fonction de leurs familles. Si `props.eventFamily.id` et `values.materialCheckings` ne changent pas, React n’exécutera les fonctions `filter()` et `map()` qu’une seule et unique fois. Il gardera en cache le résultat pour les futurs appels.

Ce type d’optimisation est très intéressant.

👉 J’utilise la mémoïsation lorsqu’une fonction est appelée plusieurs fois et que ses paramètres ne changent pas ou peu.

Redis etc

Redis est une base de données sans persistance qui a la particularité d’être super rapide.

Dans l’idée, elle garde en mémoire le contenu d’une variable.

Exemple utilisation cache Redis en PHP
Exemple d’utilisation de Redis en PHP pour stocker la récupération coûteuse de certifications depuis la base de données. Ces certifications sont demandées à de multiples endroits dans l’application.

👉 Je l’utilise par exemple lorsque :

  • Un service externe est appelé et que ses entrées ne changent pas ou peu ;
  • Une requête coûteuse est exécutée en base de données et que le résultat de cette requête est demandé à plusieurs reprises ou à plusieurs endroits.

Le cache HTTP / cache serveur / cache proxy / cache partagé

Tous les 4 désignent une seule est même chose.

Stocker le contenu d’une réponse HTTP (comme un GET sur une page https://alexsoyes.com) pour le servir à plusieurs utilisateurs.

Les outils comme Varnish sont un must-have en termes de performance et d’environnement.

  • Le premier utilisateur charge le site, avec la base de données et les services liés (c’est plus long).
  • Le second utilisateur tire bénéfice du cache, c’est le serveur de cache qui lui renvoie le HTML (il ne passe plus par l’application (aka le site)).
Explication du cache HTTP avec NGINX et Varnish
Explication du cache HTTP avec NGINX et Varnish

Comme pour le cache navigateur, le reverse proxy a besoin de savoir si la page doit être mise en cache ou non.

On utilise pour cela des entêtes HTTP spécifiques.

Je n’ai pas besoin de cache serveur car j’utilise un site statique ?

C’est un argument, mais à chaque appel HTTP, ton serveur web ira lire des fichiers .html directement sur le serveur.

Tu utilises donc de l’I/O pour ouvrir des fichiers, physiquement sur le disque.

👉 L’avantage des services comme Varnish est qu’il stocke les informations dans la mémoire.

C’est donc beaucoup plus rapide.

J’utilise du cache serveur en PHP

Symfony par exemple permet de mettre en cache les réponses HTTP via son composant HTTP Kernel.

Le but ici, c’est de mettre en cache le résultat de la requête HTTP directement sur le disque (comme un SSG en fait).

C’est aussi ce que fait l’excellent plugin WP Super Cache.

Ça reviendrait « presque » à générer statiquement son site…

👉 C’est une bonne solution si l’architecture ne dispose pas de reverse proxy dédié.

Le cache serveur ne fonctionne pas avec moi, mon site est dynamique

Même si ton site est dynamique et qu’il dispose de zone de connexion pour les utilisateurs, tu peux mettre des données en cache serveur.

Comment ?

👉 Avec les Edge Side Includes (ESI).

L’idée est de mettre en cache une partie de ton document.

Si tu as une zone « Bonjour Alex, » sur ton site et que tu veux mettre en cache tous les autres éléments de la page, cela répond à ton besoin.

De même si tu fais un site e-commerce et que ton utilisateur a son panier dans le header, tu peux tout mettre en cache, sauf le panier : grâce aux ESIs.

Le cache sert en totalité l’éco-conception web et ses applications sont nombreuses, fais-en bon usage autant que possible.

Le cache navigateur

C’est ton navigateur qui garde en cache pour toi certaines ressources que le serveur lui envoie.

Par exemple si on regarde ce site.

Explication du cache navigateur
Cache navigateur : Le navigateur ne re-demande pas certaines ressources après le premier appel.
  1. La sélection en bleue correspond au rechargement de la page.
  2. En rechargeant ma page, on voit que les ressources entourées en rouge ont été « mises en cache ».
  3. Le navigateur n’interroge plus le serveur, il garde ces fichiers dans son cache.
  4. Tout au long de ma navigation sur le site, je n’appellerais plus le serveur pour récupérer ces fichiers-ci.

L’éco-conception joue un rôle très important ici.

Le fait de mettre en cache des assets, c'est économiser beaucoup de bande passante, de la charge serveur...

Pour mettre en cache ces ressources, on passe par des entêtes HTTP (comme pour le cache serveur).

Pour illustrer un peu, voici une configuration .htaccess pour Apache HTTPD assez standard.

filesMatch

Ici on fonctionne par extension.

  • Les images sont mises en cache 1 mois
  • Les assets (CSS & JS) sont mis en cache 1 jour
<IfModule mod_headers.c>
   <filesMatch ".(ico|jpg|jpeg|png|gif)$">
      Header set Cache-Control "max-age=2592000, public"
   </filesMatch>
   <filesMatch ".(css|js)$">
      Header set Cache-Control "max-age=86400, public"
   </filesMatch>
</IfModule>

filesMatch est la directive « moderne ». Si spécifiée elle prend le pas sur la directive Expires.

ExpiresByType

Ici on fonctionne par type de fichier.

<IfModule mod_expires.c>
    ExpiresActive on
    ExpiresByType text/css                      "access plus 1 year"
    ExpiresByType application/javascript        "access plus 1 year"
    ...
</IfModule>

Les fichiers CSS & JS seront mis en cache par le navigateur pendant 1 an.

👉 Pour vérifier tes headers, pense à utiliser les outils de performance donnés plus haut.

La compression Gzip

La compression, c’est super important.

Reprenons le site de tout à l’heure issue du test Vidéos vs GIFs.

# Avec compression, transfert 2.79 ko
$ curl -sI 'https://media.giphy.com/media/kI98S4jRaHUQw/giphy.gif' -H 'Accept: text/html' --compressed | grep content-length
content-length: 2862

# Sans compression, transfert 14,8 ko
$ curl -sI 'https://media.giphy.com/media/kI98S4jRaHUQw/giphy.gif' -H 'Accept: text/html' | grep content-length
content-length: 15157

Le gain est énorme.

La différence est que c’est le navigateur qui va davantage travailler pour réassembler le fichier sans perte.

Je pense qu’en termes d’éco-conception web, il vaut mieux diminuer la bande passante et faire bosser un peu plus le navigateur.

Navigateur qui travaille déjà énormément avec tout le Javascript qu’on lui donne.

Alors un peu plus un peu moins…

D’autant que les algos de compression sont tout de même très performants.

Comment activer gzip sur son site ?

Pour rendre son site un peu plus écologique, la compression est un bon choix comme tu viens de le voir.

Grâce au module mod_deflate du serveur web d’Apache, tu peux spécifier les formats que tu veux compresser dans ton .htaccess.

<IfModule mod_deflate.c>
    AddOutputFilterByType DEFLATE text/css
    AddOutputFilterByType DEFLATE text/html
    AddOutputFilterByType DEFLATE text/javascript
    ...
</IfModule>

Plusieurs outils existent sur l’internet pour vérifier que son site utilise gzip.

gzip compression d'un site internet
https://www.giftofspeed.com/gzip-test/

72.56% de bande passante économisée, pas mal.

Quel algorithme de compression choisir ? (gzip vs brotli)

En 2015, OpenCPU a fait un benchmark de plusieurs algorithmes de compressions, dont gzip et brotli.

Ce benchmark conclut par le fait que les performances de décompression sont similaires, alors que la compression est bien meilleure pour Brotli.

gzip vs brotli
https://www.opencpu.org/posts/brotli-benchmarks/

Une autre comparaison de 2018 cette fois nous montre le tableau suivant :

Brotli vs GZIP
https://medium.com/oyotech/how-brotli-compression-gave-us-37-latency-improvement-14d41e50fee4

Maintenant, il y a un hic.

Brotli compresse mieux, mais met beaucoup plus de temps à le faire que gzip.

Que faire alors ?

De ce que j’ai lu sur internet :

  • Brotli doit être utilisé sur des fichiers statiques (pdf, binaires…), de gros fichiers
  • Gzip doit être utilisé sur des fichiers dynamiques (html, css, js…), de petits fichiers

Tout ceci afin d’optimiser l’échange.

👉 L’utilisation de Brotli pourrait rendre ton site plus lent si tu ne fais pas gaffe ; à tester.

Écologie et SEO 🌱

Le temps de réponse sera pris en compte par Google comme un élément de ranking d’ici Mai 2021.

Il y a désormais un lien avéré entre éco-conception web et SEO.

Le temps de réponse des pages va impacter les SERPs chez Google
https://developers.google.com/search/blog/2020/11/timing-for-page-experience

De ce que j’ai pu lire ici et là, c’était déjà (officieusement) plus ou moins le cas depuis quelque temps.

Cependant là, c’est officiel, Google le demande !

Développeurs, faites des sites internet et des applications performantes.

Enfin, quelque chose du genre…

Du coup ?

L’éco-conception d’un site pourra (de fait, car il chargera plus rapidement) impacter le référencement naturel.

C’est tellement logique quand on y pense.

Avec une meilleure navigation, plus fluide, plus simple, plus rapide ; et l'utilisateur est content de naviguer sur le site.

Si l’utilisateur est content, Google a bien fait de l’emmener sur ledit site.

Google Pagespeed pour mesurer l'impact SEO des web vitals
https://developers.google.com/speed/pagespeed/insights/?hl=fr&url=https%3A%2F%2Falexsoyes.com&tab=mobile

C’est tout naturellement comme cela que l’éco-conception rentre en compte dans les critères de positionnement.

Avoir un site web écologique plaît à Google, donc ça devrait te plaire aussi.

C’est aussi un argument de plus pour ton client.

Conclusion

Le but n’est pas de faire culpabiliser qui que ce soit.

D’ailleurs, je suis le premier à mettre plein d’images consommatrices de ressources dans mes articles de blog…

Je ne suis pas à prendre pour exemple, même si ce site se base sur SustyWP, j’ai encore du travail à fournir.

Pour moi, il faut avoir conscience que le web consomme énormément, et que trier tes emails ne va pas renverser la vapeur.

Il resterait d’ailleurs tellement d’autres sujets à aborder…

Par exemple, que comme la durée de vie des sites est en moyenne de 4 / 5 ans avant refonte (de mon expérience), les développeurs ont l’impression de faire du code jetable.

Mais chaque chose en son temps.

Sensibilisons déjà nos amis, nos collègues, tes clients…

L’éco-conception web appliquée au développement, ce n’est pas si compliqué.

Avec cet article, je souhaitais aller un peu plus loin sur l’écologie des sites internet, et m’enrichir aux passages de connaissances qui me serviront en tant que dev.

On est tous capables, en tant que développeur web, de faire de petits efforts qui ont de gros impacts pour la planète 🌍.

Note à toi

J’ai fait au mieux pour écrire cet article avec la plus grande neutralité.

J’ai passé des semaines à faire des recherches, pour mettre au total 3 mois à écrire ceci.

Mon interprétation n’est peut-être pas la meilleure, les données récoltées ne sont peut-être pas toutes véridiques…

J’aurais fait de mon mieux pour sensibiliser les développeurs web à l’éco-conception.

Je dis ça car le sujet est très sensible.

Les fausses informations sur internet n’aident pas, et j’espère ne pas être tombé dans le greenwashing.

Sens-toi libre d’apporter des précisions en commentaires 🙂

Ressources

Cet article sur un sujet aussi complexe ne s’est pas fait tout seul.

Alors merci aux différents acteurs cités tout au long de cet article.

(Je ne veux pas les re-mentionner pour éviter d’oublier du monde).

Je tiens tout de même particulièrement à remercier Thomas Lemaire, Kévin Dunglas, David Rousset, Christophe Clouzeau et Frédéric Bordage pour leurs conseils et / ou leur re-lecture 🙂

Voici tous les éléments que j’ai consommés ces dernières semaines, pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin.

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43 commentaires

  1. Avatar de Christophe CLOUZEAU

    Un grand BRAVO pour cet article vraiment, mais alors VRAI-MENT, complet !
    Tu fais le tour du sujet, tu poses les questions et y apportes des réponses tout en précisant humblement, et logiquement, qu’il y a peu être des contre-vérités à encore apporter.

    Content aussi d’avoir pu échanger avec toi sur le sujet de l’éco-conception durant tes recherches : ne connaissant pas d’avance le résultat d’aujourd’hui, je te félicite d’avoir poussé autant le curseur des détails !

    MERCI de la citation pour le webinaire WebAssoc de décembre 2020 :))

    • Avatar de Alex

      Toujours un plaisir de lire tes commentaires Christophe.

      Merci à toi pour ton travail qui m’a permis d’écrire cet article !

      Au plaisir de discuter ensemble 🙂

  2. Avatar de thasos

    Super article, merci pour ce beau rassemblement d’infos, vraiment chouette !

    • Avatar de Alex

      Merci beaucoup d’avoir pris le temps de laisser ce joli commentaire 🙂

  3. Avatar de antistress

    Bonjour,
    Merci pour l’article super complet
    Que se passe t-il si je lazy-load les images de mon site pour les navigateurs qui ne le supportent pas encore ?

    • Avatar de Alex

      Hello,

      Bonne question !

      Si tu ne lazy-load pas tes images, ton navigateur va les charger au fur et à mesure qu’il les voit dans la page. Sauf qu’en faisant cela, il va bloquer le rendu de la page, te faisant attendre un peu plus sur ton terminal. Avec http2, on peut multiplexer l’envoie des images, donc ça ira « vite ». Mais si tu en as beaucoup ou si le contenu est long, ça risque de nuire au temps de chargement, qui est directement lié à la consommation énergétique.

      Tu consommes ainsi des ressources que tu ne vois pas (en dessous de la ligne de flottaison) et qui pénalise le parcours de l’utilisateur.

      Double pénalité 🙂

  4. Avatar de antistress

    Re,
    Et est-ce que spécifier l’attribut poster dans la balise video HTML5 fait gagner qqch en termes écologiques ? On sait qu’à défaut, le navigateur affiche la 1re image de la vidéo.
    Merci !

  5. Avatar de clecle226

    Bon, alors pour commencer déjà 👍, gros pouce en l’air. Tu as abordé le sujet sous tellement d’angle que tu as pas laissé un seul angle mort.
    J’essaye également de faire de l’éco-conception de plusieurs manières : en minimisant mon site au maximum acceptable sans même que cela impact l’utilisateur et d’autre part en faisant tourner sur du matériel basse consommation (voir presque low-tech à un certain niveau).
    Je voulais revenir sur 2 points auxquels j’ai été confronté et auquel j’ai trouvé une solution au top :

    – Le problème du pré-chargement en http2, il est vrai que si on lui dit pas que le client a déjà les ressources en cache, il renvoie des données déjà connues du client (un gros problème de conception du protocole, je comprends même qu’il ait pu faire une erreur pareil), mais une simple ligne de code permet de résoudre le problème.(sous nginx pour moi, mais il doit y avoir son équivalent apache)


    add_header Set-Cookie "__Host-session=1; path=/; secure; HttpOnly; SameSite=Strict";
    add_header Link $resourcesPush;
    map $http_cookie $resourcesPushLLC {
    "~*__Host-session=1" "";
    default "; as=style; rel=preload, ; as=script; rel=preload, [...]"
    }

    Cela permet tous simplement d’envoyé les données une première fois avec un cookie tous simple (session=1). Si le client est de retour avec le cookie, on lui pré-charge rien.(il demandera lui-même en cas de ressource manquante.)

    – Pour la compression, il y a encore une technique (2 en 1) encore plus efficaces. C’est d’avoir une double version d’un même fichier sur le disque, la version originale et la version déjà compresser en avance. Comme ça le serveur envoie de lui-même la version déjà compressée si elle existe au lieu de la recompresser à chaque fois.
    (avec nginx: gzip_static on;)
    Et encore, il y a un autre protocole de compression compatible gzip/deflate, qui s’appelle zopfli, qui mets très longtemps à compresser les gros fichiers, mais qui est beaucoup efficaces que juste gzip.
    En gros, sur mon serveur, je me balade avec 3 versions d’un même fichier (la non compresser, la compresser avec zopfli compatible gzip, et la version de brotli pour les quelques navigateurs compatibles).
    Normalement, si tu gères bien tes processus de compilation (pour la génération statique), cela réduit énormément la bande passante utilisé pour les gros fichiers (genre les vidéos *sifflote*)

    Il y a aussi un point que tu as pas évoqué et qui très TRÈS sujet à controverse : c’est le cryptage et la sécurité…
    On est rentré dans un monde numérique totalement crypter mais un cryptage presque futile dans certains cas (comme des articles de blog) ou rien n’est personnel et individuelle, et les méta-données suffisent amplement pour savoir ce que vous êtes allés voir sur internet.
    Du coup, dans un but d’éco-conception, est-il bien sage de tout sécurisé par TLS qui prend des ressources processeur, au niveau du serveur et du client, qui empêche la mise en cache par des proxy, alors qu’il ne s’agirait que de contenu statique.

    Voilà ^^ et encore merci pour cet article !

    • Avatar de Alex

      Hello,

      Ben non, merci à toi pour cet énorme commentaire 🙂

      Pour commencer, ta solution de contournement pour le server push, c’est malin ! Tu n’es pas embêté avec un quelconque cache serveur ? Il faudrait peut-être que ton Varnish (si tu en as un), vary sur la session=1 j’imagine ?
      En tout cas c’est une alternative, je vais prendre le temps de la tester !

      Concernant la compression, c’est ce que font les fournisseurs de streaming je crois. Niveau espace disque tu t’en sors ? Niveau eco-conception j’imagine que c’est pas trop mal en tout cas.
      Si jamais tu as une conf NGINX, j’aimerais bien regarder à quoi elle ressemble.

      Enfin sur la sécurité, tu as tellement raison (de mon point de vue). Surtout que le réseau mobile lui n’est pas chiffré, et tout le monde s’en tape. Pour le coup j’ai lu quelques articles là-dessus et je ne sais pas quoi en penser. De notre côté on a même pas le choix, si tu veux bosser avec http2 tu es obligé d’avoir un certificat… Une belle piste à creuser en attendant que quelqu’un trouve p = n * p !
      En tout cas je vois mal tout le monde faire machine arrière. Google et d’autres ont poussés dans ce sens alors, qu’est-ce que tu veux faire 🙂

      Encore merci pour ton commentaire super intéressant, et au plaisir !

  6. Avatar de Roux Sébastien

    Bonjour,
    Très bon article
    Je reste sur ma faim niveau outil.
    On est à la recherche d’une application capable de calculer en Joule la consommation réelle d’une application
    et là… j’avoue.. je trouve rien
    Je pense qu’il faudrait une sandbox adapté de type VMWARE à ça.. mais on a rien
    une idée ?

    • Avatar de Alex

      Bonjour Sébastien !

      Merci pour ton message.

      Si tu veux mon avis ce n’est que le début, les outils vont arriver. Greenspector devrait je pense, pouvoir donner des équivalents de consommation dans les mois / années (?) à venir.

      Est-ce que tu connais Argos ? https://marmelab.com/blog/2020/11/26/argos-sustainable-development.html

      Je pense que c’est quelque chose qui pourrait te convenir.

      Je n’ai pas eu le temps de le tester, mais c’est dans ma todo ! Si jamais tu l’utilises je serais ravi d’avoir ton avis 🙂

      Au plaisir

  7. Avatar de antistress

    « je pense que l’utilisation d’ srcdoc est plus appropriée »
    Merci !
    Si je comprends bien, ce que tu proposes c’est dans le cas de vidéos hébergées chez des tiers à la YouTube ? (sinon je vois pas l’intéret d’ajouter une iframe ?)
    Pour les petites vidéos que j’héberge, ce serait plutôt d’utiliser l’attribuer preload avec la valeur none ?

  8. Avatar de Lugdanum

    Très bon article, vraiment intéressant et qui amène à se poser de réelles bonnes questions et habitudes. Merci.

  9. Avatar de antistress

    Hey !
    J’ai ajouté preload= »none » à mes balises audio et video – on peut vérifier sa prise en compte en regardant le compteur du bandeau de contrôles du média qui affiche 0:00 en dénominateur (0:00 / 0:00) – et loading= »lazy » à certaines de mes balises img (s’agissant des images qui ne sont pas en début de billet) – on peut vérifier sa prise en compte avec l’outil capture de la page complète intégré à Firefox.
    Excellent, merci !

    • Avatar de Alex

      Hello !

      Yes c’est une bonne idée le preload="none". Pense tout de même à rajouter une image par-dessus pour décorer un peu.

      Sinon c’est pas très beau et on a même l’impression que la vidéo bug 🙂

      C’est cool en tout cas que tu aies commencé à changer ton site, belle démarche !

      Merci pour ton retour.

  10. Avatar de antistress

    « Yes c’est une bonne idée le preload= »none » . Pense tout de même à rajouter une image par-dessus pour décorer un peu. »

    J’avais hésité, je suis vraiment dans une optique minimaliste. Au final j’ai décidé de choisir une image pour toutes les vidéos (https://www.flickr.com/photos/daskerst/2256561258/)
    Avantage : ça donne une identité à mon site : toutes les vidéos sont présentées derrière un rideau.
    Inconvénient : les proportions de l’image unique que j’utilise ne correspondent pas toujours à celles de la vidéo.
    Mais ça reste un compromis acceptable, je souhaite vraiment encombrer le moins possible mon espace de stockage en ligne.
    A+ !

    • Avatar de Alex

      Tu as bien raison, c’est sobre à souhait et c’est propre, du Green UX quoi 🙂

  11. Avatar de clecle226

    Je n’ai pas de cache comme Varnish, car j’ai que des sites statiques pour la production. Donc j’ai pas le potentiel problème des variables qui sont gardés dans un cache logiciel.

    Pour ce qui est de l’espace disques:
    Les fichiers originaux font 467Mo alors que les versions compresser font 569Mo (pour les 2 versions gzip et brotli)
    272Mo pour le brotli et 297 Mo pour le gzip.
    Après avoir mis mon commentaire, je me suis rendu compte que la totalité des navigateurs moderne supporte brotli (94% des navigateurs utilisé d’après CanIUse.com), ce qui rend la compression gzip un peu obsolètes.
    Effectivement si tu manques de place ou que tu as des fichiers vraiment de très grandes taille (mon plus gros fichier fais 250Mo), il peut être problématique de tout compresser en statiques en 2 versions.
    Mais rien que la compression des fichiers statique (images, vidéos, css,js) aident grandement la Raspberry pi.
    Je travaille uniquement sur des sites 100% statique, donc je n’ai pas de problèmes avec WP ou autres. Mais sinon pour les CMS, il faudrait déjà commencer par compresser l’équivalent du dossier « uploads » pour WordPress.
    En vrai c’est 3 fois rien la pré-compression et ça soulage tout le monde.

    Pour fournir un fichier nginx, ça va être un peu compliqué, car j’ai plein de règle de sécurité dispersée dans plein de fichier, mais en soi il n’a rien d’extraordinaire (j’ai effacé les informations sensibles):
    https://paste.chapril.org/?607a27155ea4ffd1#5qH96krtWWRcgxyTdv2S6u3vybbW6kPFJcULKxE3Gp3z
    Pour ce qui concerne l’éco-conception, sur nginx il y a ses lignes de code qui sont importantes (mais c’est exactement ce que tu as dis dans ton article):


    ########## Pour la compression ###########
    gzip on;
    gzip_static on;

    brotli on;
    brotli_static on;
    ########## Pour le cache client ###########
    map $sent_http_content_type $expires {
    default off;
    text/html epoch;
    text/css max;
    application/javascript max;
    ~image/ max;
    }
    expires $expires;
    ########## Pour l’agrafage de l’OSCP (évite que plusieurs clients requête Let's encrypt) ###########
    ssl_stapling on;
    ssl_stapling_verify on;
    ########### La mise en cache des poignées de main TLS pour éviter de redemander de nouveau paramètres de transaction au serveur ###########
    ssl_session_timeout 1d;
    ssl_session_cache shared:MozSSL:10m; # about 40000 sessions
    ######################

    • Avatar de Alex

      Hey Clément, merci d’être revenu dans le coin 🙂

      Super retour d’expérience de faire majoritairement du site statique ! Tu utilises quoi comme technos ?

      De ce que j’ai vu sur Brotli, ce n’est pas forcément adapté aux petits fichiers pour le traitement à la volée. Il faudrait faire comme toi, pré-compresser les assets en amont, ce qui est plus facilement implémentable avec un site statique, c’est propre.

      Merci beaucoup pour le nginx, je ne suis pas forcément à l’aise avec sa config, je suis plus httpd comme tu as du le voir dans l’article.

      Très honnêtement faire du static me tente de plus en plus, notamment avec Next et Nuxt pour les applications qui demandent un peu plus d’interactions.

      Il faut juste que je regarde de près tout ce bundling JS en plus qui m’effraie un peu…

      Au plaisir,

      Alex

  12. Avatar de Christophe

    Un grand merci pour cet article hyper complet ! Il faut du temps pour le décortiquer, mais c’est une mine d’or quand on s’intéresse à l’écoconception. C’est du concret, du vécu, bourré de petites recettes pour faire au mieux.
    Franchement, bravo !

    • Avatar de Alex

      Merci beaucoup pour ce joli commentaire !

      Au plaisir de discuter ensemble 🙂

  13. Avatar de Stéphanie

    Merci beaucoup pour ce partage de tes réflexions et recherches sur l’éco-conception web !
    En effet on peut arriver à concevoir des sites éco-responsables qui ne sont pas « moches » et même élégants, et je pense que c’est toujours une question d’équilibre entre sobriété et attractivité pour ne pas tomber dans les extrêmes 🙂

    • Avatar de Alex

      Je te rejoins totalement, la sobriété n’oblige en rien le manque d’attractivité !

  14. Avatar de romain

    Bonjour, Merci beaucoup pour cet article ! Super intéressant et très bien construit il m’apporte bon nombres d’éléments pour continuer sur une voie toujours plus verte !

  15. Avatar de BRUNET

    Super article BRAVO ! 👏👏👏
    Pour ma part je suis toute jeune développeuse web qui a encore tellement à apprendre et j’aurai aimé avoir ton point de vue sur les animations lottie (https://lottiefiles.com/what-is-lottie) qui sont générées via un fichier .json. Leur poids est minime et il me semble que leur utilisation se prête bien à l’éco-conception… Non ?

    • Avatar de Alex so yes

      Salut Delphine,

      Merci pour ton message.

      Là comme ça, ça génère des SVG animés… Si tu regardes dans le navigateur, tu dois que le DOM est sens cesse re-render…

      Alors je ne sais pas ce que ça implique en termes de consommation, mais la différence avec du SVG non animé doit être palpable.

      Dans un but purement ecoconception il vaut mieux éviter les « extras » 🙂

  16. Avatar de Adelin Ailane

    Salut! Super article hyper complet et intéressant !
    Je cherche à faire une présentation courte dans ma société (esn dev web et mobile) sur l’eco conception web, pour présenter à mes collègues le concept et les principaux axes sur lesquels chacun d’entre nous peut faire un effort.
    A vrai dire, j’ai l’impression que le plus dur va être, après avoir lu ton article, de retenir les points clés et ne pas lister simplement une armée de points différents.
    Est-ce que tu as fait dans ton étude une sorte de hiérarchie, un ordre de priorité des points que tu abordes ? L’idée est de convaincre le plus grand nombre en donnant les leviers les plus significatifs !

    Merci encore pour ce travail formidable, ma 1ere lecture sur le sujet et un sacré beau morceau.😄

    • Avatar de Alex so yes

      Hey, merci beaucoup Adelin !

      Alors là comme ça… Dur de donner un point par où commencer. Si tu parles uniquement à des devs il vaut vraiment parler d’UX et d’élimination de code inutile (libs importés et autres trucs overkills).

      Le temps de chargement est aussi un bon indicateur.

      Enfin mutualiser les serveurs est toujours une bonne chose si tu veux ouvrir sur certaines idées.

      Bon courage en tout cas, n’hésite pas à venir partager ta présentation, je serai ravi de la lire.

  17. Avatar de Feschotte Nicolas

    C’est une mine d’or bravo pour le travail, juste c’est assez difficile d’utiliser une seule page…

    • Avatar de Alex so yes

      Merci pour ton message ! Tu as raison c’est assez difficile sur une seule page, on cherche des solutions 🙂

  18. Avatar de JAMBON

    Excellent article me permettant de découvrir l’éco-conception.

  19. Avatar de David

    Alors par contre, dire que « le nucléaire c’est pas terrible », c’est littéralement notre meilleur outil pour produire de l’énergie décarboné, c’est pour ça que l’électricité est autant bas carbone en France… Et citer Greenpeace dans un article sur l’écologie, alors qu’en matière d’énergie et de technologie ils sont tout sauf pertinents, ça laisse pas mal douter du reste de l’article, vous semblez mal informé sur l’écologie.

    • Avatar de Alex so yes

      Bonjour

      Bien sûr que le nucléaire n’est pas terrible, rejeter des déchets radioactifs, c’est quand même pas la panacée.

      Pour moi c’est la meilleure source d’énergie qu’on ait actuellement, faute de mieux, c’est loin d’être parfait.

      Il m’a fait sourire ton commentaire, merci pour ton temps 🙂

  20. Avatar de Julien B.

    Bonjour,
    J’ai consulté ce billet à plusieurs reprises depuis sa rédaction et il s’agit à mon sens de l’un des articles francophones les plus complets en ce qui concerne l’éco-conception d’un site internet.
    Parmi les outils en ligne utilisables pour évaluer l’empreinte carbone d’une page, en plus de ceux cités, j’utilise régulièrement Digital Beacon qui présente l’avantage d’estimer les émissions de CO2 à la fois en cas de premier chargement et de nouvelle visite.
    L’affichage d’icônes à partir de polices de caractères plutôt que d’images est pour moi une excellente option. Pour améliorer encore les performances, il m’arrive dans certaines situations de faire usage d’icônes unicode, ce qui évite de charger une font spécifique. Cette dernière option n’est toutefois pas généralisable à tous les projets.
    Pour économiser de la bande passante, j’ai aussi pris l’habitude de bloquer les robots qui me sont inutiles par le biais du fichier robots.txt ou, pour ceux qui ne le respectent pas, via .htaccess.
    Merci beaucoup pour cet article.

    • Avatar de Alex so yes

      Hello Julien, merci à toi pour ton commentaire, il faut sûrement que j’en refasse certaines parties mais je suis plutôt content du résultat !

      Ultra stylé Digital Beacon, merci pour le partage !

      Je sais que c’est gadget, mais j’aime bien :

      Total: 1.69kg PER MONTH

      This is equivalent to:
      Driving 2.91 miles in a Tesla Model S
      Watching 1 hours of Netflix (in HD)

      Pour ta remarque sur les unicodes, c’est ultra pertinent, je devrais mettre à jour l’article en le mentionnant…

      T’as un exemple de .htaccess pour bloquer les robots ? Je suis chaud de voir ça !

      Bonne journée à toi,

      Alex

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